Bus Palladium, Palace, Castel, Rex Club, Bains-Douches… Ces noms parlent de la nuit parisienne, ses lumières et ses paillettes, ses excès et ses trafics peu avouables. Mais que reste-t-il des heures fastes de la fête à Paris ? Retour en archives sur les institutions et les personnalités qui ont fait de la capitale française le lieu où il faut sortir.
En matière de vie nocturne, Paris n'a pas à rougir, en comparaison d'autres villes européennes. Avec 170 discothèques ou clubs, et plus de 4 300 bars, la capitale française figure parmi les villes les plus animées du continent, dont Londres, Berlin et Amsterdam. Une aubaine pour les 34 millions de touristes qui la visitent chaque année.
Ce Paris nocturne n'est d'ailleurs pas une nouveauté. Cafés chantants, bals... Au XIXe siècle, les Parisiens s'amusent "le soir", à en croire une image d'Epinal de 1859. Soixante ans avant les Années folles.
Il n'est alors pas encore question du rock'n'roll. Après le jazz, cette danse va conquérir Saint-Germain-des-Prés, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. "Le rock'n'roll descend en droite ligne de la bourrée auvergnate", s'amusent à commenter les Actualités françaises, dans un reportage de 1956, tourné dans un club du quartier parisien.
Régine, Michou, Fabrice Emaer... Les visages de la nuit
Boîtes de nuit ou clubs... Des lieux évoquent d'emblée la nuit parisienne : le Palace, le Bus Palladium, le Rex Club, ou encore Les Bains. Et derrière ces institutions nocturnes, des personnalités aux talents artistiques incontestables, mais aussi douées pour les affaires.
Régine, la "Reine de la nuit" ; Michou, au pied de la butte Montmartre ; Fabrice Emaer, châtelain du Palace... Ces figures indissociables de la nuit parisienne "ont réussi à capter l'attention de personnalités influentes de l'époque", explique Frantz Steinbach, entrepreneur et animateur du comité filière nuit, lieux musicaux festifs, mis en place durant la crise sanitaire. Karl Lagerfeld, "grand fêtard", ou Thierry Ardisson, et son émission "Lunettes noires pour nuit blanche", ont contribué à diffuser une certaine image de la nuit.
Mais cette époque n'est-elle pas révolue ? "Depuis une quinzaine d'années, on a plutôt de grands établissements que de grandes personnalités", poursuit Frantz Steinbach.
Une nuit plus lisse ?
Si Régine tenait à saluer personnellement la clientèle, l'anonymat semble aujourd'hui de mise. En boîtes, les DJ attirent le public, plus que les maîtres des lieux. Laurent Garnier, David Guetta, Pedro Winter... Pour ne citer que ces noms très évocateurs de la French Touch, et qui marquent, là encore, la nuit parisienne, dans sa version techno.
"La chance que l'on a, c'est cette grande diversité : du concert, des friches, des bateaux... La fête est partout à Paris aujourd'hui."
Frantz Steinbach, entrepreneur à Paris"Rue des Archives" - 16 juin 2023
Un Paris nocturne qui n'a pas perdu de sa superbe. Malgré les attentats, les Gilets jaunes, la crise sanitaire... "Bien sûr, il y a eu de la casse. Mais il y a une forte capacité de résilience du secteur, avec une explosion des nouvelles offres", explique Frantz Steinbach. "Bateaux, friches, clubs, salles de concerts, tiers-lieux... Ce foisonnement est assez unique !"
📲 "Rue des Archives", c'est chaque vendredi, à 11h50, sur France 3 Paris Île-de-France. Retrouvez l'intégralité du numéro #31 consacré à la nuit parisienne.