VIDEO. Dans les passages couverts parisiens, une balade loin du vacarme de la ville

Cette semaine, "Rue des Archives" vous emmène dans les passages couverts parisiens, caractéristiques du patrimoine de la capitale. Loin du vacarme de la ville, ils sont une quinzaine aujourd'hui à offrir aux piétons des raccourcis enchanteurs.

Une lumière, une ambiance... Dans les passages couverts de Paris, le piéton découvre un univers de tranquillité, insoupçonné depuis le brouhaha des rues. Pour qu'il y ait un passage, il faut qu'il y ait un raccourci, entre deux rues. Mais aussi, une activité commerciale, qui donne à ces galeries cette allure de bazar.

"Où est-ce qu'on est ? A Paris ? A Constantinople ?", feint de s'interroger une touriste dans un film de l'ORTF, en 1969. Un mélange subtil entre commerces et habitations... Tels sont les ingrédients du passage couvert parisien depuis la fin du 18e siècle. Premier exemple : la "galerie de bois" construite dans les jardins du Palais-Royal.

Le 19e siècle est l'âge d'or des passages couverts : Vivienne, Véro-Dodat, Choiseul...  "L'exemple architectural des passages est né à Paris", explique Patrice de Moncan, économiste et historien de la capitale. "Cela a été un succès gigantesque."

Des opérations immobilières, avant tout

Lieux de plaisirs, de divertissements, où cohabitent libraires, activités de jeux et estaminets "lyriques", les passages ont, au départ, été pensés comme des opérations immobilières. "On détruisait un immeuble, on en construisait un autre, avec un passage à l'intérieur", poursuit l'historien. "Le promoteur y mettait des commerces de chaque côté pour rentabiliser l'opération."

Co-président de l'association EuroArcades, qui milite pour la sauvegarde de ce patrimoine particulier, à l'échelle européenne, Patrice de Moncan estime à une cinquantaine le nombre de passages au 19e siècle. La capitale française étant la plus richement dotée en la matière à travers l'Europe.

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Dans le quartier de la Bourse se trouvent de nombreux passages couverts. ©Ina / ORTF / 2e chaîne, 25 février 1973

Une quinzaine de passages couverts aujourd'hui

"L'énorme différence entre une galerie marchande aujourd'hui et un passage de l'époque, c'est qu'il y a de l'habitation", dans ce dernier, précise l'auteur de "Les passages couverts de Paris" (ed. du Mécène). Habitation qui garantissait d'ailleurs un minimum de clients aux commerces s'y trouvant. 

"Quand j'ai connu les passages, il y avait encore des voitures qui s'y garaient."

Patrice de Moncan, économiste, historien de Paris

"Rue des Archives" - 13 janvier 2023

Une cinquantaine de passages au 19e siècle, une quinzaine en 2023... Faut-il alors s'inquiéter de la disparition de ce patrimoine très parisien ? "Non, au contraire", tient à rassurer Patrice de Moncan, qui raconte avoir vu des voitures garées dans des passages autrefois.

Dernière galerie à avoir été détruite : le passage du Havre, dans le 9e arrondissement de Paris, remplacé à la fin des années 90 par un centre commercial. Sans l'âme ni le charme du passage d'origine, haut-lieu du train miniature.

? "Rue des Archives", c'est chaque vendredi, à 11h50, sur France 3 Paris Île-de-France. Retrouvez l'intégralité du numéro #14, consacré aux passages couverts de Paris.

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Villes dans la ville, les passages couverts font le charme et sont l'une des spécificités de Paris. D'une cinquantaine au 19e siècle, ils ne sont plus qu'une quinzaine aujourd'hui dans la capitale. Avec Patrice de Moncan, économiste, historien de Paris ©France 3 Paris Île-de-France
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