Sur 238 communes franciliennes touchées par la sécheresse en 2022, seules 16 d'entre elles sont classées en état de catastrophe naturelle. À Saint-Ouen-en-Brie, en Seine-et-Marne, les habitants sont découragés.
Rien ne bouge dans ce village tranquille de Seine-et-Marne, en apparence seulement, car derrière les murs, fissures et boursouflures se sont invitées avec la sécheresse.
Devant le pan d'une maison, le maire du village le constate, "ce qui pose problème, c'est assez visible, vous avez des micro-fissures qui se sont progressivement développées en devenant de réelles fissures avec une rupture de la solidité du mur. Il y a une énorme boursouflure qui se fait au niveau du pignon" remarque Yannick Guillo. Cette ancienne dépendance, le riverain va sûrement devoir la détruire : "elle entraîne la maison principale avec elle".
Pour éviter la catastrophe et renforcer sa vieille bâtisse, la maire a déjà engagé 20 000 euros de frais et planté ses contreforts à 1m80 dans le sol. Depuis 2001, sa commune a obtenu cinq fois la reconnaissance de catastrophe naturelle mais depuis cinq ans, plus rien.
"En tant que maire, dans mes instructions d'urbanisme, je suis obligé de signaler aux gens que l'on a des problèmes de rétractations de sol, des phénomènes de sécheresse et on est obligé de le joindre à tous les documents d'urbanisme par contre, quand il y a une sécheresse, on ne nous la reconnaît pas donc il y a quelque chose qui n'est absolument pas cohérent dans la position de l'Etat"
Yannick Guillo, maire de Saint-Ouen-en-Brie
Un scénario qui se répète
Dans le département, 70 communes demandaient la reconnaissance de catastrophes naturelles, 66 ont été déboutées. Dans la maison de Kristel Carpentier, le papier peint a commencé à se craqueler il y a un an, sans la reconnaissance de l'Etat, l'assureur ne veut rien entendre : "Notre but ce n'est pas de garder notre maison, c'est de pouvoir la revendre dans quelques années et avec ça, je ne sais pas comment on va faire", s'inquiète la propriétaire de l'habitation.
Devant ces refus, la Seine-et-Marne pourrait bien prendre l'exemple du Val-de-Marne et déposer un recours gracieux contre l'Etat.