Des sans-abri qui trouvent refuge dans un ancien garage du 17ème arrondissement. Le propriétaire du lieu a autorisé la transformation du site en hébergement d'urgence. Une solution temporaire et plutôt inédite pour l'association Utopia 56 qui accompagne les familles à la rue.
Tous les jours à 18h, les exclus du 115 se retrouvent devant l'Hôtel de Ville. Ils sont une cinquantaine ce soir, un nombre qui peut doubler voire tripler selon les jours. "Depuis trois mois on est là et on a toujours dormi dans des tentes, il n'y a pas de solution pour nous, -il en faudrait- au moins pour les enfants" témoigne une femme qui fait la queue pour avoir une place d'hébergement. À la grille, plusieurs options sont proposées aux sans-abri accompagnés d'enfants : dormir chez des gens ou dans des hébergements participatifs avec d'autres familles. Seul problème, concernant le deuxième choix, aucune garantie d'avoir de la place, c'est la loi du premier arrivé, premier servi.
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L'association Utopia 56 accueille les sans-abris un à un, la plupart sont des demandeurs d'asile. Il fait une dizaine de degrés, une distribution de vêtements a justement lieu quelques mètres plus loin. Augustin Lambilliotte est chargé de mission familles Utopia 56, il dénombre "beaucoup d'enfants en bas âge, des nourrissons, beaucoup de femmes enceintes, des handicapés (...) donc c'est beaucoup de personnes très fragiles qui aujourd'hui se retrouvent dans la rue, dans le froid, dans la faim, dans la solitude et en insécurité permanente".
Un hébergement sous terre
Deux heures plus tard, les personnes acceptées sont accompagnées dans un parking privé du 17e arrondissement. Le propriétaire a mis son bien à disposition de l'association. Pour Utopia 56, cette solution provisoire est leur plus grande capacité d'accueil du moment : 70 personnes seules ou en famille. Un parking salvateur pour beaucoup de sans-abris, comme cette maman : "tous les jours le 115 dit qu'il n'y a pas de place, on dort dehors, mon enfant est malade".
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"On l'a très bien vu avec la crise des réfugiés ukrainiens, des places d'hébergement, si on en veut, on peut en créer, ça n'a jamais été un problème. Au-delà de ça, avec ce lieu, nous ce qu'on veut montrer c'est que même en-dehors de places concrètes, il y a des solutions aujourd'hui pours sortir tout le monde de la rue. Faut-il encore en avoir envie" dénonce Augustin Lambilliotte. Il y a quinze jours, l'état a mis à l'abri 255 personnes mais de nouveaux venus ont depuis grossi les rangs.
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