Hier à Paris, les opposants à la réforme des retraites sont descendus en masse dans les rues. Une manifestation émaillée de violences notamment place de la Nation où les dégâts sont encore très visibles ce matin.
Au pied de la façade calcinée, les ouvriers s'affairent pour installer un pérmiètre de sécurité. Hier soir, tout leur travail est parti en fumée. L'immeuble de bureau qu'ils rénovaient a brûlé.
Depuis leurs fenêtres et dans la rue, les riverains encore sous le choc, sont excédés par la violence des casseurs : "c'est lamentable (...) qu'ils manifestent d'accord mais sans casser des choses" se plaint une habitante du quartier.
Par chance, la pharmacie située juste à côté a pu rouvrir ce matin. "Moi j'ai pensé tout de suite aux ouvriers qui ont passé des mois et des mois à travailler (...) et puis après c'est vrai que je me suis rendu compte que ça a été une chance pour moi de pouvoir reprendre mon travail parce que notre pharmacie a été épargnée" témoigne Mourad Chamaa, le pharmacien.
Des commerçants obligés de fermer boutique
Place de la Nation et dans les rues adjacentes, les dégâts sont considérables. Du mobilier urbain et plusieurs commerces ont été saccagés. Une boutique de lingerie dont les vitres ont été la cible de projectiles restera fermée aujourd'hui. "Venir détruire le bien d'autrui (...) je trouve ça nul. C'est le travail de plusieurs années voire d'une vie pour certaines personnes, je trouve ça juste scandaleux" commente l'une des employées du magasin.
À quelques mètres de là, un restaurateur est désemparé. Toutes les vitres de son établissement sont brisées. Il était à l'intérieur hier lorsque les casseurs se sont acharnés. "Je ne sais pas quoi dire, je suis fermé, je ne vais pas pouvoir ouvrir. J'ai dix employés et on est fermés" souffle Marc Tugut, dépité.
Plusieurs jours seront nécessaires pour reconstruire et réparer ce qui a été vandalisé dans le quartier.
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