Vigipirate : des dispositifs de sécurité renforcés à Paris et en Île-de-France

Château de Versailles, Coupe du monde de rugby, transports, établissements scolaires... Alors que la France est placée en situation d'"urgence attentat", le niveau le plus élevé du plan Vigipirate, quels dispositifs de sécurité sont en place dans la capitale et en région parisienne ?

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Guerre entre Israël et le Hamas, assassinat de l’enseignant Dominique Bernard dans un lycée d'Arras par un ancien élève se revendiquant de l'organisation Etat islamique… Dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, la France est désormais placée en situation d'"urgence attentat", le niveau le plus élevé du dispositif de vigilance et de protection Vigipirate.

Le ministère des Armées a également confirmé le "renforcement du dispositif de sécurisation de lieux sensibles", "notamment à travers le dispositif Sentinelle", en vigueur depuis samedi. "Le volume des forces mobilisées, pouvant aller jusqu’à 7000 hommes, ainsi que les lieux surveillés, évoluent en fonction des réquisitions préfectorales et des menaces identifiées. A l’heure actuelle, environ 500 sites sont sécurisés par le dispositif Sentinelle", explique le ministère dans un communiqué publié mercredi.

Interdiction de stationner aux abords des écoles, diffusion de messages adressés à l'ensemble des citoyens, cybersécurité… Le plan Vigipirate compte environ 300 mesures. Qu’en est-il de Paris et de l’Île-de-France ?

Une "application stricte" du plan Vigipirate au château de Versailles

Dans les Yvelines, le château de Versailles a dû être évacué ce jeudi "pour des raisons de sécurité", pour la quatrième fois depuis samedi. Le site avait déjà fait l’objet d’une évacuation mercredi, suite à une fausse alerte à la bombe.

Samedi, au lendemain de l'attentat terroriste perpétré à Arras, le musée du Louvre est resté fermé à partir de midi, également "pour raisons de sécurité".

Contacté ce jeudi, le château de Versailles confirme de son côté une "application stricte" du dispositif Vigipirate. "On applique toutes les consignes qui ont été décidées par le gouvernement", indique le service de presse, sans donner plus de précisions "pour des raisons de sécurité". Le site reçoit entre 10 et 15 000 visiteurs par jour à cette époque de l’année.

Une "vigilance particulière" pour la Coupe du monde de rugby

Mercredi, Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer le niveau de sécurisation des sites liés à la Coupe du monde de rugby - la finale étant prévue le 28 octobre. Dans un télégramme, le ministre de l’Intérieur explique que "le rehaussement de la menace pesant sur le territoire national, matérialisé par le passage en niveau de vigilance 'urgence attentat' et par l'activation des mesures Vigipirate spécifiques, nécessite une vigilance particulière sur les lieux de suivi et de célébration liés" à la compétition.

Une demande qui a "pour objectif la prévention des actes de terrorisme, mais également la continuité de l'activité et la préservation de la popularité de l'évènement malgré le contexte international et national". "Si les prochains matchs se dérouleront exclusivement au Stade de France, un dispositif de sécurité maximale doit être mis en place pour l'ensemble des événements associés", souligne le ministre.

En Île-de-France, on trouve deux "villages rugby" : l’un place de la Concorde à Paris, et l’autre place Victor Hugo à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Pour ces sites, Gérald Darmanin demande une "très large mobilisation des forces de sécurité intérieure sur la sécurisation des transports", et notamment "une colonne d'intervention de forces spécialisées et un binôme démineur/équipage cynophile". Il rappelle également "l'importance des mesures de palpation et des ouvertures de sacs par les agents de sécurité". 

Contactée, la préfecture de police de Paris (PP) indique que "des dispositifs de sécurisation et d’anti-délinquance, mobilisant plusieurs centaines de policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers, sont mis en place autour du Stade de France, aux abords des Villages Rugby place de la Concorde à Paris et place Victor Hugo à Saint-Denis, destinés à l’accueil des spectateurs sans billet, ainsi que dans les gares et transports en commun, et plus généralement sur l’ensemble du territoire de l’agglomération, notamment à proximité des lieux festifs (restaurants et débits de boissons) et hôtels". 

"La menace terroriste, réévaluée en permanence, est prise en compte dans la conception des dispositifs qui s'adaptent en fonction des circonstances. Les lieux de rassemblement font évidemment l'objet d'une attention renouvelée et d'une sécurisation renforcée au regard du contexte et des instructions du ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer. Ainsi, pour les matchs à venir, des effectifs des forces d’intervention, déjà présents au stade de France, seront prépositionnés à proximité immédiate des villages rugby de Paris et de Saint-Denis, tout comme des équipes de déminage. L’engagement, déjà très important pour répondre aux enjeux d’un tel évènement, se densifie pour les matchs de demi-finales et de finale", ajoute la PP. 

Des effectifs de sécurité supplémentaires dans les transports

Pour ce qui est des transports, Clément Beaune, en visite mercredi à la Gare du Nord, a promis d'augmenter de 20% les effectifs de sécurité à la SNCF d'ici l'été 2024 - soit 550 agents au niveau national. Le ministre délégué aux Transports a également souligné que la SNCF allait renforcer ses brigades de chiens de détection et de défense, et des patrouilles en gare. 

Les messages d’alerte seront par ailleurs plus visibles et plus fréquents dans les gares et les aéroports, a annoncé le ministre.

Ces annonces surviennent alors que de nombreux aéroports français ont été perturbés par de multiples alertes à la bombe. Les deux aéroports parisiens, Orly et Charles-de-Gaulle, n'ont toutefois pas été concernés à ce stade.

Les effectifs des "brigades régionales de sécurité" bientôt doublés dans les établissements scolaires

Quant aux établissements scolaires, Valérie Pécresse a annoncé lundi vouloir doubler les effectifs des "brigades régionales de sécurité" (BRS). "Il y a actuellement 50 policiers, nous allons monter à 100 agents de sécurité régionaux qui vont pouvoir être déployés par brigade de 5 à chaque fois qu'il y a une suspicion, une angoisse, une situation tendue dans un établissement", a déclaré la présidente de la Région Île-de-France lors d'une visite du lycée Louis-Armand de Yerres, en Essonne.

"Les personnels de ces brigades ont pour mission de soutenir, protéger, sécuriser les établissements qui en font la demande", et "le chef d'établissement formule une demande d'intervention", selon le site de la Région. "En attendant ce recrutement", l’élue a indiqué que la Région allait "faire appel à la sécurité privée, à des maîtres-chiens", avec des effectifs déployés "pour sécuriser les abords des lycées".

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