Occupé depuis le 26 mars 2018, le site de Tolbiac est décrit comme un site où se passe "la violence, la drogue, le sexe même" par le président de l'université Paris 1, Georges Haddad. Des propos qui ne devraient pas apaiser la situation.
Blocage reconduit à Nanterre, nouvelle demande d'intervention des forces de l'ordre à Tolbiac : le mouvement de protestation dans les facultés se poursuivait mardi 17 avril, sans toutefois s'étendre.
"La violence, la drogue, le sexe même": le président de l'université parisienne Panthéon-Sorbonne, Georges Haddad, a voulu marquer les esprits en décrivant sur Cnews le site de Tolbiac aux mains de bloqueurs ayant transformé les lieux, selon lui, en "capharnaüm".
Le site, occupé depuis le 26 mars par des étudiants et militants, est devenu l'un des lieux emblématiques de la mobilisation contre la loi modifiant l'accès à la fac.
Demandes répétées d'intervention de la police
Qualifiant la situation de "préinsurrectionnelle" et craignant "le pire", le président a affirmé "attendre désespérément que le centre soit évacué" par les forces de l'ordre: "Vais-je être obligé de faire directement appel au ministère de l'Intérieur?"
Le 11 avril, il avait demandé l'intervention de la police pour faire lever le blocage, notamment après la découverte de cocktails Molotov à Tolbiac. Mais la police a pour l'heure exclu une opération aussi sensible dans cette tour de 22 étages.
Lundi, le syndicat étudiant UNI, classé à droite, a annoncé le dépôt d'un nouveau recours visant la préfecture de police. Une audience a été fixée devant le tribunal administratif mercredi matin.
Nanterre toujours bloqué
A Nanterre, autre fac emblématique de la contestation d'où était parti le mouvement étudiant en mai 1968, une assemblée générale réunissant entre 1.600 et 1.700 personnes a voté massivement pour une reconduction du blocage jusqu'au jeudi 19 avril, malgré la tenue de partiels.
Les examens organisés mercredi et jeudi devraient donc être reportés, selon la direction de l'université. Ceux de lundi et mardi ont déjà été décalés à une date non fixée pour le moment.
"Vous muselez des centaines d'étudiants", a dénoncé en AG Charlotte, étudiante en droit. "Vous vous mettez à dos des personnes qui partagent votre opinion", a renchéri une autre, suscitant des applaudissements nourris.
"On reste prudents, mais pas alarmistes", a affirmé François Germinet, de la Conférence des présidents d'université (CPU, pro-réforme), interrogé par l'AFP. Selon lui, les premières réponses aux vœux des candidats sur la plateforme Parcoursup, à partir du 22 mai, permettront de "dédramatiser" la situation.