Des avocats de gilets jaunes ont annoncé avoir saisi le Défenseur des droits pour enquêter sur les consignes de maintien de l'ordre du préfet de Paris, jugées illégales par de hauts responsables des forces de l’ordre d’après une note dévoilée par "Mediapart".
Certaines directives du préfet de police de Paris sont-elles "illégales" ? Afin d’enquêter sur les consignes de maintien de l'ordre de Didier Lallement, des avocats de gilets jaunes ont annoncé lundi avoir saisi le Défenseur des droits – organe indépendant et consultatif, notamment chargé de veiller au respect de la déontologie des forces de sécurité. La demande d'enquête de Me Vincent Brengarth et William Bourdon, les avocats en question, s'appuie sur une note de hauts gradés de la gendarmerie dévoilée par Mediapart et dont la teneur a été confirmée à l'AFP.
Dans ce document de septembre 2019, qui fait le bilan du déploiement de la gendarmerie mobile sous les ordres de la préfecture de police, les officiers supérieurs dénoncent des pratiques "légalement douteuses" et "contraires à la législation ainsi qu'à la réglementation en vigueur". Les gendarmes critiquent les directives du préfet Didier Lallement recommandant "d'impacter" les manifestants, autrement dit d'aller au contact. Ils les jugent "volontairement dérogatoires" à des dispositions du code de sécurité intérieure et du code pénal, selon lesquelles l'usage de la force doit répondre à une absolue nécessité et être proportionnée.Maintien de l'ordre : les ordres du préfet de police Didier Lallement mis en cause par des hauts responsables de la gendarmerie et des CRS, selon Mediaparthttps://t.co/IAabRyNN5R pic.twitter.com/LrRq4hO5aF
— franceinfo (@franceinfo) March 8, 2020