La mairie de Paris souhaite amender son projet de voie réservée au covoiturage et aux transports en commun sur le périphérique. Une décision qui fait suite à la victoire du Non lors de la consultation sur la question.
"On va amender le projet par rapport à la version initiale", a indiqué l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge de l'urbanisme, Emmanuel Grégoire. L'annonce a été faite par ce mardi. Cette décision fait suite à la victoire du "non" lors d'une consultation citoyenne sur la question qui se terminait ce dimanche. "Nous ne renonçerons pas", a martelé de son coté David Belliard, adjoint en charge de la transformation de l'espace publique et des mobilités.
Cette voie réservée sera l'héritière de la "voie olympique", qui permettra aux athlètes, secours et officiels de se rendre des sites d'hébergement à ceux de compétition de manière sûre et rapide pendant les Jeux olympiques.
Entre 80 et 85% de désapprobation
Ouverte du 17 avril au 28 mai, la consultation sur les modalités de mise en œuvre de cette "voie dédiée" a enregistré un peu plus de 6.500 contributions, dont "autour de 80-85%" d'avis négatifs.". Un niveau de participation qui "n'a pas valeur de représentation", reconnait David Belliard. Rejetant pour certains un "projet antisocial" lancé pour "faire fuir les Franciliens", les opposants à la fermeture d'une voie à la circulation générale y sont donc ultra-majoritaires. L'exécutif de gauche va "améliorer le projet et rendre des arbitrages d'ici mi-juillet", a affirmé de son côté l'adjoint aux mobilités et à la voirie David Belliard. Ces amendements du projet viseront à "l'enrichir et à l'adapter", a-t-il précisé
Dans une tribune publiée dimanche dans le JDD, des élus locaux de droite, dont la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, demandent "de la concertation" à Anne Hidalgo.
"Plus d'un million de véhicules roulent quotidiennement" sur le périphérique, "dont 80 % ne sont pas parisiens", rappellent-ils.
Voulue pour diminuer la pollution, cette voie réservée doit être activée sur la voie de gauche le matin et le soir, "en semaine et/ou pendant les week-ends", selon la proposition de départ de la mairie.
D'autres points de crispation
L'Hôtel de Ville envisage aussi d'abaisser de 70 à 50 km/h la vitesse autorisée sur le périphérique, en permanence ou uniquement lorsque la voie dédiée est active.
Le troisième point de crispation est la liste des véhicules autorisés à y circuler. A ce sujet, David Belliard indique à France 3 Paris Île-de-France que des discussions auront lieu pour déterminer "celles et ceux qui pourront utiliser cette voie dediée et les horaires auxquels elle sera activée." Dans son projet de départ, la mairie considère comme du covoiturage tout véhicule transportant au minimum deux personnes, conducteur compris, alors qu'environ 80% des déplacements sont effectués selon elle par des personnes seules dans leur voiture.
Deux sections d'autoroutes gérées par l'Etat en banlieue parisienne doivent également subir cette transformation pour et après les JO. La ville de Paris a pour objectif de finaiser la proposition d'un projet amendé "avant l'été", assurre David Belliard