Neuf militants antifascistes étaient jugés pour avoir participé à divers degrés à l'attaque d'une voiture de police à Paris en mai 2016. Sept ont été condamnés.
C'est la fin d'un procès sous tension, rythmé par les slogans scandés par les soutiens des désormais condamnés. La justice a reconnu mercredi que sept militants "antifascistes", dont Antonin Bernanos, ont participé sous diverses formes à l'incendie d'une voiture de police sur le quai de Valmy, à Paris, en mai 2016.
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— Laurence (@laurencebarbry) 11 octobre 2017
Le 18 mai 2016, le véhicule, avec deux fonctionnaires à son bord, est attaqué par des personnes masquées et vêtues de noir. Les vitres sont brisées, un policier est frappé à mains nues puis avec une barre métallique. Enfin, le feu est mis à la voiture. Les images, impressionnantes, avaient ensuite connu une grande médiatisation dans un contexte social tendu de mobilisation contre la loi Travail.
Jusqu'à 7 ans de prison
Le Suisse Joachim Landwehr, actuellement en fuite, écope de la peine la plus lourde : 7 ans de prison ferme. Il a été reconnu comme étant l'auteur de la mise à feu du véhicule avec un fumigène. L'Américaine Kara Brault et Ari Rustenholz, qui ont brisé les vitres avec des plots métalliques alors que les policiers se trouvaient encore à l'intérieur, sont respectivement condamnés à quatre et cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis.
Avec Arié Halimi, avocat d'Antonin Bernanos ; Antoine Vey, avocat de Nicolas Fench / Reportage de Laurence Barbry, Veit Blumlhuber, Yves Zysman et Valérie Jonnet
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Antonin Bernanos, figure emblématique de l'extrême-gauche, a été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis, notamment sur la base du témoignage anonyme d'un policier. Il aurait frappé à coups de poing un policier assis dans sa voiture, avant de briser la vitre arrière. A l'issue de la séance, son avocat Arié Alimi a déploré que "la politique soit entrée dans la sphère judiciaire".
Arrière-petit-fils de l'écrivain dont il partage le nom, Antonin Bernanos est étudiant en sociologie. Sa mise en examen et sa détention provisoire avait suscité une tribune de la part de ses professeurs, qui dénoncent : "la criminalisation des opinions politiques [des personnes jugées]".
Deux hommes, dont le jeune frère d'Antonin Bernanos, ont été relaxés. Ils étaient poursuivis pour participation à un attroupement violent, un chef d'accusation controversé créé en 2009.