Réaliser une web-série ou encore modéliser une cathédrale en 3D, ils ont tiré profit de la crise sanitaire pour exercer leur passion et pourquoi pas se découvrir des talents.
Ils s’appellent Alexandre et Michael. Ils ont, comme beaucoup, été contraints de rester chez eux pendant le premier confinement – entre mars et mai 2020. Ils ont deux parcours professionnels différents. Ils ont pourtant un point commun : le confinement les a fait se (re)découvrir et/ou se (ré)inventer.
Une web-série à suspens
Alexandre Putfin est comédien, chanteur, humoriste et réalisateur. Il vit à Paris. Mais c’est dans les Yvelines, où il s’est confiné, qu’il a trouvé l’inspiration. "Seul confiné". Voilà le titre de la web-série qu’il a créé, seul, sur la plateforme YouTube. Elle comporte 11 épisodes de moins de 7 minutes sur le confinement et ses aléas, le tout avec humour et suspens.
C’est pourtant dans une toute autre atmosphère que le projet a pris forme. "Je ne voyais plus de perspective d’avenir. Je me sentais bloqué et angoissé par la maladie". "C’est pour me sortir de cette condition que j’ai décidé de créer ma série. C’est un projet qui me motivait et qui me motive toujours", nous précise Alexandre Putfin. Il y a 8 mois de travail derrière cette série qui a commencé à être diffusée fin novembre 2020. C’est, au cumulé, 1h06 de vidéos qui ont été uploadées sur sa chaine YouTube, totalisant aujourd’hui 10 000 abonnés.
"Je pense que je n’aurais jamais fait ça s’il n’y avait pas eu le confinement", reconnaît-il, estimant par ailleurs que "le fait d’avoir fait cette série, tout seul, et avoir des retours positifs de spectateurs m’a apporté une certaine confiance en moi (…) Cela m’a aussi aidé à trouver mon style de réalisation".
Notre-Dame, comme si vous y étiez
Michael Defour a, lui aussi, eu recours à l’art pendant le confinement. Cet animateur pour enfants, d'origine stéphanoise, passionné de dessin et cathédrales, a réalisé en six semaines une représentation de Notre-Dame-de-Paris en 3D, le tout sans gros bagage graphique à son actif. "J’ai dessiné Notre-Dame une vingtaine de fois. La suite logique des choses a été de m’attaquer à la 3D à laquelle j’ai été initié un peu par hasard", nous confie Michael Defour, dont l’œuvre finale rend bien compte de sa fascination pour l’édifice – et les cathédrales en général.
"C’est incroyable, techniquement, que cela tienne encore debout après tous ces siècles. Et quand on réalise Notre-Dame en 3D, on se rend compte à quel point c’est invraisemblable de voir que des ouvriers au 12ème siècle ont réussi à construire ça", ajoute-t-il, précisant toutefois que tous les détails ne sont pas présents. "Toute une vie ne suffirait pas pour tout réaliser", confesse l’auteur.
Un premier rendu avait été posté par l’auteur sur sa chaine YouTube en juin 2020, où l’on faisait le tour de l’édifice. On y aperçoit notamment sa flèche, emportée dans l’incendie d’avril 2019. Un deuxième rendu, six mois plus tard, nous faisait pénétrer à l’intérieur de la cathédrale. Et enfin, un troisième avait été diffusé le 24 décembre pour un concert à l’occasion de la fête de Noël. Cette dernière vidéo de l’édifice a été réalisée à plusieurs. Les morceaux d’orgue utilisés en fond de vidéo ont été interprétés par l’auteur, son père ainsi que par l’organiste professionnel Pierre Astor.
Ce long travail n'aurait pas été possible sans plusieurs déclics. "Il y a le positif et le négatif. Le positif est d’allier mes deux passions. Le négatif a été l’incendie qui a ravagé Notre-Dame conjugué au confinement (…) sans ces deux conditions je n’aurais pas été jusqu’à modéliser la cathédrale en 3D", explique-t-il, ajoutant par ailleurs que "l’incendie a quelque peu ravivé mon intérêt pour la cathédrale, et le confinement m’a donné du temps".