La justice a décidé vendredi que le polémiste controversé Dieudonné ne pourra pas réintégrer la salle de Saint-Denis dont il avait été expulsé, en
attendant la fin d'une procédure pénale qui pourrait prendre un an. Le tribunal de Paris avait également validé son expulsion du théâtre de La main d'or
La justice a décidé vendredi que le polémiste controversé Dieudonné ne pourra pas réintégrer la salle de Saint-Denis dont il avait été expulsé, en attendant la fin d'une procédure pénale qui pourrait prendre un an, a-t-on appris auprès de l'avocate du propriétaire des lieux.
Dieudonné avait assigné en référé, c'est-à-dire en urgence, devant le tribunal de grande instance de Bobigny le propriétaire de cette salle
de 1.500 mètres carrés située au nord de Paris, la SARL des Ateliers Christofle, filiale du groupe Madar, pour demander sa réintégration dans les locaux et leur remise en état.
Dans le bail de courte durée signée le 8 septembre entre la SARL et Les Productions de la Plume, société du polémiste condamné à plusieurs reprises pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale, seul le nom de sa compagne, Noémie Montagne, était cité.
S'estimant trompé, le propriétaire avait dénoncé le bail mi-septembre et fait murer les entrées avant même que Dieudonné n'ait pu y donner
des spectacles. "La juge a décidé que nous devions enlever les parpaings et redonner accès au lieu. Mais le bail reste suspendu tant que le jugement sur le fond n'est pas rendu, ce qui prendra un an"
"La décision est illégale car elle a accordé au groupe Madar quelque chose qu'il n'avait pas demandé. Il n'avait pas demandé de suspendre l'exécution du contrat, de ne plus percevoir de loyers", a estimé l'avocat de Dieudonné,Me Sanjay Mirabeau, qui a indiqué avoir interjeté appel.
Mais pour l'avocate du propriétaire de la salle, "le tribunal a pris acte des menaces réelles que font peser sur la sécurité du site la présence de Dieudonné" et lui a "interdit de fait" d'y produire des "spectacles de nature à troubler l'ordre public".
Selon elle, "la juge a botté en touche" en attendant une autre décision de justice sur une procédure engagée par le propriétaire des lieux pour "vice de consentement", mais aussi escroquerie.
L'avocate a en effet aussi déposé des plaintes pour escroquerie, "un chèque de 54.000 euros déposé par Noémie Montagne étant revenu, rejeté pour motif de vol", et pour tentative d'escroquerie "pour abus de qualité vraie".
La semaine dernière, le tribunal de grande instance de Paris avait déjà ordonné son départ du théâtre parisien de la Main d'Or, où il se produit depuis 15 ans. Dieudonné ne sera toutefois pas immédiatement chassé du théâtre, la justice n'ayant pas demandé que la sentence soit exécutée sur le champ.
Par ailleurs, une pétition a été lancée lundi pour déclarer "Dieudonné persona non grata" à Saint-Denis, "ville de tradition ouvrière et internationaliste", par Madjid Messaoudene, élu chargé de la lutte contre les discriminations.
"Il n'est pas question pour nous d'être sans réaction devant la volonté de Dieudonné d'asseoir son emprise dans nos quartiers", a fait valoir l'élu dionysien.