Les expéditions de carburant au départ de 7 des 8 raffineries françaises ne sont plus assurées comme sur le site de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Depuis jeudi derniers, les salariés sont en grèves contre le projet de réforme des retraites.
Rideau baissé, prix non affichés. Depuis quatre jours, cette station de Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) est à sec. Les automobilistes repartent sans une goutte de carburant. C’est la conséquence d’une grève reconductible depuis jeudi à la raffinerie de Grandpuits. La majorité des salariés s’opposent à la réforme des retraites.
"Ils ont voté la reconduction du mouvement jusqu'à jeudi 14h en attendant les propositions du Premier ministre. Les salariés exercent leur droit de grève et le blocage n'a rien à voir. Les conséquences de leur droit de grève est qu'il n'y a pas d'expéditions de produits finis qui sortent de la raffinerie", explique Adrien Cornet, élu du personnel (CGT).
"Je fais une réserve pour anticiper"
La seule raffinerie d’Île-de-France fonctionne au ralenti et les produits finis sont stockés en attendant la reprise des expéditions. Dans les stations-services, les automobilistes redoutent la poursuite du mouvement."Je fais une réserve pour anticiper, si jamais la pénurie dure dans le temps parce que je suis obligée de circuler quand-même", raconte une automobiliste.
C’est aussi la galère pour les livreurs de carburants. Embouteillages et tournées allongées. Didier Jeannin, un chauffeur, ne peut ainsi livrer que deux stations-service au lieu de trois habituellement : "Grandpuits c'est fermé, on est obligé d'aller à Grigny dans l'Essonne pour charger. Avant on mettait environ 40 minutes, maintenant deux heures et demi pour charger."
Une quarantaine de stations en rupture totale
Le groupe Total qui possède plusieurs raffineries et le ministère de la Transition écologique et solidaire conseillent aux automobilistes de ne pas changer leurs habitudes. Les pleins de précaution précipitent les ruptures partielles ou totales.Selon le site mon essence.fr, sur près de 1.000 stations en Ile de France, une quarantaine sont en rupture totale de carburant.