Les 20 et 27 juin, les électeurs peuvent voter pour les élections départementales (en même temps que pour celles régionales). En Seine-et-Marne, les partis politiques ont noué des alliances inattendues.
Pour ces élections départementales, les partis politiques se sont lancés en ordre très dispersé, particulièrement à droite où l'UDI et LR présentent des candidatures opposées.
Selon des résultats définitifs, l'actuel président du département, Patrick Septiers (UDI), est en tête (avec sa binôme Majdoline Bourgeais El Abidi) dans le canton de Montereau-Fault-Yonne avec 32,3%. Lors du second tour, son binôme fera face à un binôme du RN.
Son principal rival, Jean-François Parigi (LR), avec Sarah Lacroix, se place largement en tête avec 50,9% des suffrages dans le canton de Meaux. Il fera lui aussi face à un bînome RN.
A gauche, Smaïl Djebara (en binôme avec Sara Short-Ferjule) est en tête dans le canton de Pontault-Combault (26,2%). Ils feront eux aussi face à un binôme du RN qui est arrivé en deuxième position avec 18,8% des suffrages.
La droite (LR, UDI, Agir) arrive à se maintenir au second dans 21 cantons sur 23. Mais elle part très divisée et il est bien difficile de prévoir si M. Septiers arrivera à se maintenir à la tête du département.
Le Rassemblement National obtient des scores significatifs dans le département et se maintient dans 16 cantons. Sans ne jamais être en tête dans aucun canton, le parti peut espérer en gagner six : celui de Claye-Souilly, de Coulommiers, de Mitry-Mory, de Nemours et celui de Savigny-le-Temple. Dans celui de Pontault-Combault, le binôme de gauche notamment mené par Smaïl Djebara, chef de file du PS dans le département, a creusé l'écart avec le binôme RN mais le parti d'extrême-droite garde une possibilité de s'imposer.
► Retrouvez l'ensemble des résultats par canton.
D'importantes divisions à droite
Patrick Septiers, président UDI du département, fait face à la candidature de Jean-François Parigi, député (LR) de la 6e circonscription de Seine-et-Marne qui était auparavant dans sa majorité.
Dans la liste du président sortant UDI donc, se trouvent des candidats du centre droit : Agir, MoDem, LREM, et LR qui n'ont pas suivi M. Parigi. Dans celle de ce dernier, des candidats UDI et Agir en dissidence avec M. Septiers.
Pour complexifier encore la donne, le RN, emmené par Aymeric Durox, a réussi à débaucher des conseillers départementaux LR sortants.
La gauche aurait pu profiter de cette division pour tenter de reconquérir le département qu'elle a perdu en 2015. Mais elle aussi n'a pas réussi à se rassembler. Selon le candidat PS Smaïl Djebara, des candidatures communes avec EELV sont présentées dans "50% des cantons". Dans un des 23 cantons, une candidate divers gauche présente même un binôme avec un candidat divers droite.
Des cantons à surveiller
Lors de cette élections, le premier canton à forts enjeux est celui de Montereau-Fault-Yonne où le président sortant, Patrick Septiers, se représente. Il fera notamment face à un binôme issu, comme lui, de l'UDI allié à un candidat divers droite.
Jean-François Parigi, anciennement dans la majorité départementale, se présente dans le canton de Meaux où il affrontera lui aussi des candidats divers droite.
Le canton de Pontault-Combault sera aussi à surveiller. S'y présente Smaïl Djebara, chef de file du PS qui doit affronter un binôme EELV ainsi qu'un autre PCF/LFI.
Enfin, un duo du Parti pirate (qui lutte pour le renforcement de la démocratie et des droits fondamentaux) se présente dans un canton en Seine-et-Marne, celui de Villeparisis.
Trois présidents lors de la dernière mandature
Lors de ce mandat, pas moins de trois présidents du conseil départemental se sont succédés : Jean-Jacques Barbaux (LR), décédé en 2018, a été remplacé par Jean-Louis Thiériot (LR) devenu député la même année et donc touché par la loi sur le non-cumul des mandats et Patrick Septiers (UDI), désormais candidat à sa réélection.
La droite alliée au centre avait réussi à emporter les élections départementales en 2015 face à la gauche menée par le PS.
La majorité départementale est composée de 35 élus sur 46 (27 LR, 6 UDI et 2 DVD). L'opposition principale est jusqu'à présent représentée par le PS qui compte 6 élus. Enfin, 5 autres élus siègent au conseil départemental : 1 DVG, 1 LREM, 1 LR (exclu de la majorité), 1 PCF et un RN.
Des lignes de fracture politique
Lors du débat organisé par France 3 Paris Ile-de-France en partenariat avec France Bleu Paris, les candidats se sont malgré tout distingués par certaines de leurs propositions.
Sur les transports par exemple, Smaïl Djebara, candidat PS a proposé de "créer des lignes intra et inter seine-et-marnaises" quand Jean-François Parigi (LR) a mis l'accent sur l'électrification de la dernière ligne fonctionnant au diesel d'Île-de-France (le tronçon Paris-Provins de la ligne P).
L'étendue à donner au RSA, compétence du département, a aussi suscité le débat. Alors que M. Septiers (UDI) a défendu son bilan sur l'accompagnement des bénéficiaires, M. Durox (RN) a souhaité plus de contrôles pour repérer les fraudeurs. La gauche, représentée par M. Djebara a voulu un RSA jeune quand son concurrent LR, M. Parigi, a estimé que les finances du département ne permettaient pas un tel dispositif.
Développer le territoire
Sur le développement économique du département : Aymeric Durox (RN) a proposé un plan de relance pour le commerce local. À cela, M. Septiers, président (UDI) sortant, a rétorqué qu'un tel plan existait déjà abondé à hauteur de 35 millions d'euros, destiné essentiellement aux commerces et artisans ou associations sportives et la création d'une marque du territoire.
M. Parigi s'est dit attaché au circuit court et pour le développement économique de pôles comme il en existe déjà avec Disneyland Paris.
Enfin, sur la désertification médicale, M. Durox (RN) veut créer des zones franches fiscales où les médecins nouvellement installés seraient exonérés d'impôts les premières années.
M. Djebara veut développer des cursus de médecine en Seine-et-Marne et propose de salarier certains médecins dans le département. Charlyne Péculier (candidate LREM et proche de M. Septiers) défend la création de maisons médicales et propose également d'aider les jeunes médecins financièrement les premières années d'installation.