Entre Inflation et pauvreté, Le Secours Populaire face à la hausse des demandeurs en Seine-et-Marne

L'augmentation de la pauvreté est alarmante, alerte le Secours Populaire Français, dans son baromètre 2023 qui paraît ce mercredi. Tout comme les Restos du cœur, Utopia 56 ou la Croix-Rouge, la fédération de Seine-et-Marne de l'association caritative est confrontée à l'afflux de bénéficiaires.

Des dépenses courantes qui explosent. Le budget enfant, les dépenses de santé, l’énergie ou encore le prix des fruits et des légumes qui flambent...

Le sondage Ipsos commandé par le Secours Populaire et qui vient d'être publié, note une forte augmentation de la précarité. 43 % des personnes interrogées ne consomment pas de légumes et fruits tous les jours contre 37 % l'an dernier. Ils sont également 46% à affirmer avoir des difficultés à partir en vacances au moins une fois par an. Près d’un Français sur deux (45%) rencontre des difficultés à payer certains actes médicaux mal remboursés par la sécurité sociale. Autre enseignement, en Île-de-France, face à la hausse des prix, le seuil de pauvreté subjectif moyen s'élève à 1495 euros par mois. 

"Ce sondage souligne la dégradation des conditions sociales et les inégalités de plus en plus fortes en France", indique Sébastien Thollot, secrétaire national du Secours Populaire.

Des records en Seine-et-Marne

Même constat pour Brigitte Berlan, secrétaire générale du Secours Populaire pour la fédération de Seine-et-Marne. Elle observe, dans son association, les difficultés des bénéficiaires à assurer les dépenses courantes qui augmentent encore cette année et atteignent de nouveaux records. "Il y a clairement une augmentation du nombre de personnes qui viennent chercher une aide alimentaire en Seine-et-Marne", reconnaît-elle.

14 000 personnes reçoivent une aide alimentaire par le Secours Populaire dans les 26 centres d'accueil du département de la Seine-et-Marne. "Cette augmentation d’environ 10 % est toutefois très inégale sur le terrain", nuance Brigitte Berlan. "Par exemple, à Sénart, le nombre de bénéficiaires a explosé et frôle les 50 % d'augmentation." "De même, on observe une forte augmentation, sur le nord de la Seine-et-Marne, à Villeparisis et à Bussy Saint-Georges". "Sur le terrain, les bénévoles nous disent que la situation des gens s’aggrave", poursuit-elle. "

Une inflation galopante

L'inflation plombe le budget. L'inflation en France a progressé de 4,8 % sur un an en août, selon l'Insee. L'un de ses principaux moteurs reste le prix des produits alimentaires, qui ont bondi de 11,1 % sur un an le mois dernier.

"On voit arriver sur le secteur rural de la Seine-et-Marne, de plus en plus de personnes qui ont des petits contrats, des temps partiels"."On reçoit aussi des gens qui momentanément sont en rupture de droits, c’est-à-dire qu’ils sont arrêtés mais qu’ils n’ont pas encore touché leurs indemnités journalières". "C’était des gens qu’on ne voyait pas avant, ils avaient quelques sous de côté, mais là ils ne l’ont plus", déplore Brigitte Berlan.

Le reste à vivre par jour et par personne, c’est-à-dire les dépenses incompressibles, diminue

Brigitte Berlan, secrétaire générale du Secours Populaire, fédération de Seine-et-Marne

Le reste à vivre par jour et par personne, c’est-à-dire les dépenses incompressibles, diminue", regrette secrétaire générale du Secours Populaire. Selon un rapport publié par le Secours catholique en novembre dernier, près de la moitié des familles accueillies par l'association disposaient d'un reste à vivre de moins de cinq euros par personne et par jour.

Les associations face aux difficultés financières

Tout comme les Restos du cœur ou la Croix-Rouge, le Secours Populaire de Seine-et-Marne se dit confronté à des difficultés financières en raison d’une forte hausse de ses coûts de fonctionnement.

Les difficultés à assurer les dépenses incompressibles, Brigitte Berlan les connaît aussi. "Comme tout le monde, le Secours Populaire doit faire face à l’augmentation de l’électricité, de l’essence, des taxes foncières pour le siège". "Malgré cette inflation qui affecte notre budget, on doit continuer à accompagner les gens qui ont besoin d'aide."

Utopia 56, l’association d’aide aux exilés souligne également dans un communiqué que sa situation financière est "préoccupante". Elle fait face "à une augmentation significative" de ses dépenses, "indispensables" pour ses missions (achats de couvertures, tentes, bâches, carburant).

D'autres associations travaillent sur de nouvelles solutions pour continuer de s'approvisionner en produits, tout en préservant leurs finances. L'Armée du Salut, qui a "pratiquement doublé" l'aide alimentaire qu'elle apporte par rapport à la période d'avant la crise sanitaire, tente par exemple de passer des accords avec des agriculteurs.

"Marché Pop" à Mormant de 9 heures à 13 heures

Dans les 23 des 26 permanences d’accueil du département de Seine-et-Marne, le Secours Populaire propose aux personnes une aide vestimentaire et matérielle. "En ce moment avec la rentrée scolaire on propose un peu partout des fournitures scolaires, contre une petite participation", explique Brigitte Berlan.

L'association caritative organise mercredi 6 septembre, son premier "Marché Pop". 500 personnes en difficulté accompagnées par l'association auront accès à des produits frais contre une participation symbolique. Des producteurs locaux proposeront des fruits, des légumes, de la viande, des laitages mais aussi des fournitures scolaires et des produits d’hygiène.

"C'est une première. Les gens sont ravis car mercredi ils pourront choisir les fruits et les légumes qu’ils souhaitent". Une habitante de Mormant a confié se réjouir à l'idée de pouvoir ""faire ses courses comme tout le monde"", confie Brigitte Berlan.

L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Paris Ile-de-France
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité