La spectaculaire évasion du braqueur Redoine Faïd a été très rapide, ce dimanche. 10 minutes seulement, raconte un témoin de la scène, un employé du centre pénitentiaire de Réau, dans la Seine-et-Marne. Les complices portaient des brassards de police.
L'évasion spectaculaire dimanche du braqueur Redoine Faïd, avec un hélicoptère, de sa prison de Seine-et-Marne, "a duré dix minutes en tout", ses complices armés utilisant fumigènes et disqueuses pour le sortir du parloir, selon un représentant syndical pénitentiaire.
Un détenu a filmé l'évasion par hélicoptère. Les images ont été authentifiées par la police."Vers 11 heures 15, l'hélicoptère s'est posé dans la cour d'honneur de l'établissement", a raconté à l'AFP Martial Delabroye, secrétaire FO du centre pénitentiaire Sud-Francilien à Réau où le braqueur récidiviste de 46 ans était détenu.
Les surveillants "se sont réfugiés à l'intérieur" du bâtiment, dans les postes protégés, pour donner l'alerte, a-t-il ajouté, expliquant que les personnels "ne sont pas armés à l'intérieur". "Il n'y a que les miradors qui sont armés" or ceux-ci n'ont aucune visibilité sur la cour d'honneur, selon le représentant syndical, qui n'était pas présent lui-même au moment de l'évasion.Ils étaient habillés de noir, portant des cagoules et des brassards de police au bras et avaient des armes de fusil d'assaut de type kalachnikov
Seul endroit sans filet anti-aérien
Cette cour est d'ailleurs "le seul endroit pas équipé de filet anti-aérien" car "les détenus n'y passent jamais, sauf pour sortir de la prison", a-t-il expliqué.Une fois l'hélicoptère posé "deux individus armés sont descendus munis de disqueuses" et ils ont "lâché des fumigènes dans la cour", a indiqué M. Delabroye. Les deux complices, "habillés de noir, portant des cagoules et des brassards de police au bras", étaient équipés d'"armes de fusil d'assaut de type kalachnikov", a-t-il ajouté.
Passant par une porte, ils ont gagné "un chemin d'intervention qui n'est normalement emprunté que par les surveillants", et permettant de gagner les parloirs en "une dizaine de mètres", a-t-il ajouté.
"10 minutes en tout"
Redoine Faïd "était au parloir avec une personne de sa famille", a-t-il ajouté, expliquant que le braqueur était détenu "dans un quartier d'isolement" et que "tous ses mouvements étaient accompagnés". "Il a été accompagné jusqu'au parloir puis laissé seul dans le box avec son visiteur", a ajouté le représentant syndical, précisant que le local compte "entre 30 et 40 box" de parloirs qui "n'étaient pas tous pleins".
Pour surveiller ces parloirs "il n'y avait qu'un surveillant au lieu de deux d'habitude", a-t-il indiqué, estimant malgré tout que "cela n'aurait pas changé grand-chose". "Ça a duré dix minutes en tout", a-t-il expliqué, assurant que ses collègues étaient "tous choqués parce ce qui s'est passé".
En début d'après-midi, tout était bloqué dans la prison, et personne n'en sortait, y compris les visiteurs qui seraient selon M. Delabroye en train d'être entendus par les enquêteurs. La prison de Réau, ouverte en octobre 2011, compte "entre 600 et 650 détenus pour 230 surveillants environ", a-t-il indiqué.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour "évasion en bande organisée" et "association de malfaiteurs".