Un « fauteuil de trône », d’époque Empire d’après la maison Osenat, a été vendu pour un demi-million à Fontainebleau ce weekend. D’après le collectionneur Bruno Ledoux, il s’agirait pourtant d’« une très mauvaise copie » du 19e siècle.
La polémique aura donc tout sauf perturbé la vente. Dimanche à Fontainebleau, un « fauteuil de trône impérial » – dont l’authenticité est mis en cause par un expert – a été vendu 500 000 euros aux enchères.
Un chiffre bien supérieur aux estimations jusqu’ici mis en avant par Osenat. La maison de vente, qui s’occupe de l’opération, avait en effet estimé le siège à une valeur fixée entre 60 000 et 80 000 euros.
Adjugé à 500 000 € frais inclus, le"Fauteuil de trône impérial", lot phare de notre vente d’aujourd’hui.#osenat #auction #napoleon pic.twitter.com/DmrdvSPffd
— Osenat (@OsenatSVV) 7 avril 2019
Un meuble acheté pour 5 600 euros en 2018
Le fauteuil, resté pendant plus d'un siècle dans le musée des Beaux-Arts de San Francisco, serait d’époque Empire si l’on en croit Osenat. Christie's, chargé par le musée de vendre la pièce l’année dernière, avait alors au contraire daté le meuble du 19e siècle, l’adjugeant pour l’équivalent de 5 600 euros.Soit un prix ridicule si l’on imagine que le siège est contemporain de Napoléon. Problème : d’après le collectionneur Bruno Ledoux, interrogé par nos confrères de Culturebox, il s’agirait en fait « d’une mauvaise copie ».
« Ce n'est même pas une bonne copie, c'est une très mauvaise copie »
Des modifications récentes auraient été apportées à l’ensemble : « Ce n'est même pas une bonne copie, c'est une très mauvaise copie. Cela se voit sur les photos en haute définition… Il n'y a pas l'ombre d'un doute. »Du côté d’Osenat, la maison défend son expertise en avançant que l’« authenticité ne fait aucun doute ». Quant aux modifications évoquées, elle préfère parler de restaurations. D'après son catalogue, le fauteuil « appartient vraisemblablement à l'ensemble des trônes ou sièges de représentation exécutés pour Napoléon Ier et destiné à l'une des résidences de l'Empire ».
L’écart entre l’estimation d’Osenat et celle des Anglais de Christie's ? Une question d’« interprétation » selon la maison française. A Fontainebleau, l’acheteur ne semble pas s’être trop posé de questions.