L’association animaliste PAZ dépose une plainte pour maltraitance et cruauté contre un dresseur d'animaux

L’association de défense des animaux, Paris animaux zoopolis (PAZ), dépose une nouvelle plainte pour sévices graves, et actes de cruauté contre Pierre Cadéac, dresseur d’animaux pour le cinéma. Ce dernier réfute les accusations de maltraitance.

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"Tout a commencé lorsque nous avons reçu une vidéo montrant un dresseur donnant un violent coup de poing sur un aigle", explique la cofondatrice de l’association, Amandine Sanvisens. Cette vidéo très choquante diffusée en avril 2022, par l'association la PAZ avait suscité de nombreuses réactions. Barbara Pompili, à l'époque ministre de la Transition écologique Barbara avait réagi sur Twitter, estimant que "de tels actes envers un animal sont inacceptables et condamnables".

15 témoignages pour sévices graves, et actes de cruauté

Amandine Sanvisens poursuit. "Suite à la diffusion de cette vidéo, nous avons reçu des témoignages de personnes qui ont travaillé avec Pierre Cadéac. "Nous avons entendu une trentaine de personnes qui ont travaillé avec lui : des salariés, des stagiaires, des personnes sur les plateaux de tournage." (...) "Les personnes qui ont accepté de se joindre à la plainte décrivent une personne extrêmement violente qui n'hésite pas à frapper les animaux, à les priver de nourriture dans le but de leur faire exécuter des scènes pour un tournage", poursuit la cofondatrice de l'association.

Maltraitance et cruauté. "D'après les témoignages, on apprend qu'il n'hésite pas à éliminer des animaux lorsqu'ils deviennent inutiles comme par exemple pour la pub Le Gaulois, où l'on voit des poules danser le french cancan. Pour ce tournage, il a fallu beaucoup de poules et une quarantaine ont été données vivantes à ses loups et déchiquetées parce qu'elles n'étaient plus utiles, et qu'elles coûtaient trop cher après le tournage."

L'association de défense des animaux demande la fermeture du site, et le placement des animaux dans des refuges. "Notre demande est claire, nous demandons qu'il n'ait plus le droit de détenir un animal, et que tous les animaux soient saisis, et placés en urgence dans des structures adapées parce que pour nous, ils sont en danger."

Une loi interdisant la présence des animaux sauvages dans les cirques itinérants

La loi votée votée le 30 novembre 2021 interdisant la présence des animaux sauvages dans les cirques itinérants, ne va pas assez loin, selon Amandine Sanvisens. "La loi oublie tous ces animaux qui sont utilisés pour le cinéma, la pub, etc… La situation est pourtant similaire : on a des animaux qui ont été dressés, emprisonnés et transportés parfois à l'autre bout de l'Europe."

Des alternatives techniques existent pour éviter de dresser des animaux. "Il n'est pas acceptable que cette situation perdure alors qu'on peut utiliser des images de synthèse, de la 3D, des effets spéciaux pour réaliser un film", poursuit la co-fondatrice du mouvement. Elle cite en exemple le film "La planète des singes" qui n'est fait "qu'en images de synthèse, et n'a fait travailler aucun animal".

Pierre Cadéac réfute les accusations de maltraitance

Après la diffusion de la vidéo le montrant cognant un aigle. le dresseur affirme dans le quotidien "Le Parisien" regretter "un geste malheureux mais nécessaire", et réfute les accusations de maltraitance animale. Sa société Fauna et Films située à Villemer, près de Fontainebleau en Seine-et-Marne, possède 300 animaux dressés pour le cinéma, la publicité et autres événements d’entreprises. Rapaces, loups, félins, singes… quarante espèces y vivent en en captivité.

Considéré comme une star dans le domaine du dressage animalier, ses participations au cinéma et dans la pub sont nombreuses, il a son actif 3000 films. Pour le tournage de film de Jean-Paul Rappeneau, "Le Hussard sur le toit", il a dressé 8000 corneilles, pies et étourneaux  Dans le film de Ridley Scott, "Gladiator", il était en charge des séquences avec les vautours et les aigles.

Interrogé en octobre dernier par un journaliste de France 3 Île-de-France, Pierre Cadéac revient son geste pour l'expliquer. "Cet aigle n'était pas à nous, c'était un oiseau très agressif et plusieurs parcs n'ont pas pu le garder, parce qu'il était très méchant", raconte-t-il. "Ce jour-là, j'ai cet aigle sur la main, il y a des stagiaires de la semaine qui peuvent filmer s' ils le souhaitent, on n'a rien à cacher", précise-t-il. "A ce moment-là l'oiseau me met un coup d'aile dans la figure, et j'ai un œil au beurre noir pendant plusieurs jours. Un coup de bec sur la tête et sur la main, et finalement je lui mets une tarte pour répliquer", explique-t-il. "Ensuite, je suis allé m'assoir en caressant l'aigle un bon moment, mais ça la vidéo ne le montre pas", déplore-t-il.

Un contrôle sanitaire le blanchit

Suite à la première plainte, des agents de la DDPP (la direction départementale de la protection des populations) de Seine-et-Marne avaient opéré un contrôle sur les conditions de détention des animaux, et la conformité des installations du site de la société Fauna et Films. "La visite a permis de constater que l’ensemble des animaux présents sur le site sont en bon état de santé et d’entretien, détenus dans des conditions compatibles avec leurs besoins physiologiques. Les animaux présents ne présentent pas de signe de stress ou de peur à votre approche ni à la nôtre. Ils sont sereins et confiants", est-il indiqué dans le document de deux pages.

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