Deux députées RN ont été élues en Île-de-France : une en Seine-et-Marne et une autre dans l'Essonne dans deux circonscriptions très rurales.
Elles ont en commun d'appartenir au même parti et d'avoir été élues dans les régions les plus rurales de l'Île-de-France. Béatrice Roullaud et Nathalie Da Conceicao Carvalho sont les deux nouvelles députées RN de la région.
Béatrice Roullaud, une avocate de 62 ans, se présentait pour la troisième fois à la députation dans cette circonscription détenue par l'UMP-LR depuis 2002. Jean-François Copé, maire de Meaux, y a d'ailleurs été élu pendant 10 ans. En raison du cumul des mandats, il ne pouvait se représenter. Sa dauphine, Hamida Rezeg, a été sèchement battue dès le premier tour en récoltant 14,74% des voix.
La nouvelle députée RN a obtenu un score confortable : 52,12% contre la candidate de la Nupes, Valérie Delage : 47,88%. "Je ne m'attendais pas à passer le premier tour parce que je pensais que ça serait un duel LREM et la Nupes. Autant, une fois que j'ai été au second tour, je sentais que j'avais mes chances. Il me paraissait logique qu'une partie de la droite se reporte sur moi. Elle aurait pu même être plus importante", a-t-elle analysé suite à son élection.
Celle qui se dit passionnée par les animaux, veut porter le sujet de l'enfance maltraitée à l'Assemblée nationale et faire un audit de l'aide sociale à l'enfance.
Jean-François Copé, de son côté, s'est dit très déçu. "Les électeurs de la circonscription, bien au-delà de Meaux, ont choisi de mettre en finale une candidate d'extrême-droite et une candidate d'extrême-gauche. Il n'était pas possible pour moi de recommander l'une ou l'autre." Pour lui, ce sont les électeurs ruraux qui ont été décisifs : "les électeurs notamment dans les campagnes, du Pays de l'Ourcq en particulier, ont massivement voté pour l'extrême-droite comme dans de nombreuses régions rurales de France".
Deuxième députée d'extrême-droite dans l'histoire du département
C'est effectivement dans une autre zone rurale que l'autre députée RN a été élue : dans la 2e circonscription de l'Essonne située à la frontière avec le Loiret.
Nathalie Da Conceicao Carvalho l'a emporté avec 53,27% des voix contre le candidat de la Nupes, Mathieu Hillaire (46,73%).
C'est la deuxième députée d'extrême-droite du département après l'élection de Michel de Rostolan (FN) de 1986 à 1987. "J'ai réussi à aller chercher cette victoire dans la 2e circonscription. Cela prouve ce que les Français attendent : un groupe contre Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale", s'est félicitée cette auto-entrepreneuse de 56 ans après son élection.
Dans cette circonscription, tenue par la droite depuis 1988 et qui compte Étampes comme ville principale, le contexte local était tendu. L'actuel maire d'Étampes, Franck Marlin (LR), y a été élu entre 1997 et 2020. Il a ensuite désigné Bernard Bouley (LR) pour lui succéder en raison du non-cumul des mandats. Ce dernier, pour ces élections, avait soutenu la candidature du maire (UDI) de Mennecy, Jean-Philippe Dugouin-Clément, qui n'a récolté que 14,62% des voix au premier tour.
Un report massif des voix de droite et des électeurs d'Ensemble ! a permis l'élection de Mme Carvalho et de rattraper son retard face au candidat de la Nupes, Mathieu Hillaire, pourtant en tête au premier tour.
Nathalie Da Conceicao Carvalho veut notamment s'attaquer au prix de l'essence : "c'est très important, notamment pour les gens issus de la ruralité. Pouvoir baisser cette TVA de 20 à 5,5% et de retirer la TVA sur une centaine de produits alimentaires. Il y a beaucoup de choses : la ruralité est touchée par la désertification médicale aussi".
Mais l'apprentissage devra se faire vite. Car de son propre aveux, la suite "c'est un peu la grande inconnue".