Quinze ans après (c'était en 2003-2004), trois personnes soupçonnées d'appartenir au mystérieux "groupe AZF" qui avait menacé de saboter le réseau ferré français ont été interpellées ce mardi 26 juin 2018
Souvenez-vous, le groupe "d'action AZF" avait défrayé la chronique en 2003-2004 en menaçant de faire sauter le réseau ferré s'il n'obtenait pas une forte rançon.
Après avoir fait la "une" de bien des journaux, après le 11 septembre 2001, mais néanmoins à une époque où l'on pensait encore la menace terroriste comme une menace et pas encore comme un événement certain, le groupe avait disparu comme il était apparu et sans qu'aucun membre ne fût arrêté.
Des menaces sérieuses
Ses menaces avaient été prises très au sérieux par les autorités publiques après la réception de plusieurs lettres signées "AZF", sans explicatif du sigle, affirmant que le groupe avait posé une "série de bombes" sur des voies ferrées, début 2004.
Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire, confiée aux deux juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre, trois jours avant la découverte sur les indications du groupe, à Folles (Haute-Vienne), d'un engin explosif sophistiqué placé sous le ballast de la ligne Paris Toulouse.
L'affaire avait un temps, pris une tournure inhabituelle, presque "romantique" lorsque le groupe et les enquêteurs avaient utilisé la rubrique "Messages personnels" du quotidien Libération sous forme d'échanges entre "Mon gros loup" (Le pseudo d'AZF) et "Suzy" (le pseudo choisi par la police) pour organiser la remise de la rançon.
Évanoui dans la nature
Après l'échec de cette remise et la découverte d'une autre bombe sur la ligne Paris-Troyes-Bâle qui, selon le ministère de l'Intérieur, ne correspondait pas aux engins du groupe AZF, celui-ci avait annoncé le 25 mars 2004 la suspension de ses actions. Il s'était alors comme évanoui dans la nature.
Quinze ans plus tard, donc, l'enquête semble rebondir après des signalements, qui remontent à quelques mois. Et ce mardi 26 juin 2018, deux hommes, nés en 1947 pour l'un et 1953 pour l'autre et une femme, née en 1962, ont été arrêtés par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, dans l'Yonne, le Loiret et la Seine-et-Marne.