A Jouarre en Seine-et-Marne, le maire de la ville a transformé une cantine scolaire en usine de conditionnement de solution hydroalcoolique pour approvisionner le département.
Sur les tables, des centaines de flacons remplis minutieusement par du personnel vétu de blouses, charlottes, masques et gants. Le lieu ressemble à un laboratoire, pourtant habituellement c'est ici que les élèves de Jouarre prennent leur repas. Car le maire a eu cette idée un peu folle : faire de cette cantine une usine de conditionnement de solution hydroalcoolique. "On a aligné toutes les tables pour avoir des lignes de production avec une zone propre et une zone de conditionnement, étiquetage et une zone d’enlèvement pour remplir tous les camions et livrer toute la journée des établissements du département", explique Fabien Vallée, maire de Jouarre. L'objectif est de décharger les lignes de production directes de ce travail fastidieux. Ainsi les entreprises de chimie qui produisent la solution et l’usine qui produit les flacons peuvent se consacrer entièrement à la fabrication.
La solution hydroalcoolique est stockée dans de grandes cuves de 1 000 litres. Pour accélérer le remplissage des bouteilles, un plombier a donné un coup de main et a installé des robinets en cuivre. Une armée de bénévoles conditionne les flacons. "Le confinement c’est bien mais si on peut aider des gens qui sont dans le besoin actuellement je pense que c’est un bon geste de pouvoir leur fournir de la solution hydroalcoolique", assure Véronique.
Des flacons fabriqués dans une usine de la ville
La ville a mis au point un circuit d’approvisionnement. Comme on manquait de flacons, l'entreprise Wimbée s’est mise à en fabriquer. Sa spécialité, c’était plutôt les boîtes de fromage frais mais il y a 10 ans le directeur avait lancé une production de gel contre le H1N1. "On en faisait 300 000 par mois, aujourd’hui nous en faisons 3 millions mais l’outil de travail est resté intact. On a toujours gardé ce savoir-faire ce qui a permis de redémarrer très rapidement", explique François Wimbée, co-directeur de l’usine.La solution hydroalcoolique est fabriquée, quant à elle, dans une entreprise de Meaux. D'ordinaire, celle-ci fabrique des produits d'hygiène. "Ça fait plusieurs semaines, qu'on ne fait plus que ça. L'entreprise a décidé de se mettre corps et âme par rapport à la crise sanitaire", assure Vincent, le co-directeur. Il avait développé la formule du gel hydro-alccolique il y a dix ans pour la grippe aviaire. "Ce qu'on veut c'est un produit suffisamment visqueux pour avoir un temps de contact prolongé sur les mains", explique t-il.
D’un bout à l’autre de la chaîne, professionnels et bénévoles parviennent à fournir hôpitaux et administrations, espérant ainsi faire reculer la contagion.