Une vente aux enchères a lieu à Fontainebleau ce dimanche 4 novembre. On peut y trouver une lettre bouleversante de Baudelaire qui menace de se suicider où un manuscrit de Zola.
Lorsque Les Fleurs du Mal paraissent en 1857, c'est un véritable tsunami dans le monde littéraire. Charles Baudelaire va subir les pires critiques et s'en trouver fort affecté :
"Avec Charles Baudelaire, c'est de cauchemar qu'il faut parler. Les Fleurs du Mal qu'il vient de publier sont destinées selon lui à chasser l'ennui. Mais l'auteur n'a pas pris garde qu'il remplaçait le bâillement par la nausée", lit dans un Figaro de l'époque, Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur.
Une lettre de suicide
Cet article, annoté de la main de Baudelaire fait partie des documents vendus aux enchères ce dimanche. Mais la pièce maitresse de la vente est cette lettre du poète où il menace de se suicider."Il ne supportait plus les critiques qui lui étaient faites. Il dit : "Je me tue". Le chagrin, c'était la critique de son œuvre, et c'est d'être un poète maudit, incompris", explique le commissaire-priseur.
Estimée entre 60 et 80.000 euros, la lettre pourrait être préemptée par la Bibliothèque nationale.
Manuscrit rare d'Émile Zola
C'est également vrai pour un manuscrit de La bête humaine d'Émile Zola estimée entre 30 et 40.000 euros."C'est le premier exemplaire de La bête humaine avant son édition par l'auteur, donc au moment de la correction par Emile Zola lui-même. Personne ne le connaissait. Quand il y a eu une édition de la pléiade de l'ouvrage en 1966, on ne connaissait pas ce document-là. C'est un document inédit, jamais sorti, toujours resté par succession en main privée", raconte Jean-Christophe Chataignier, responsable de la vente.
D'autres documents précieux comme cette correspondance de Marcel Proust sont mis en vente. L'écrivain demande à sa mère de lui pardonner pour cette photo où on le voit en compagnie de Lucien Daudet avec qui il entretenait une relation particulière. Estimation : entre 20 et 30.000 euros.