Entre les collectivités et le pouvoir exécutif, les relations sont de plus en plus tendues. Après les baisses des dotations, l'Etat s'attaque aux taxes sur les pylônes électriques, une autre ressource financière dont les petites communes devront se passer.
Sourire de circonstance pour leur réunion annuelle. "En 4 ans, j'ai perdu 70%. Je touchais à peu près 1 million d'euros, j'ai perdu 700.000 euros", explique amère un maire de Seine-et-Marne.
Auparavant, chaque pylône de haute-tension était synonyme de recettes fiscales. A Yèbles, il y en a au moins une vingtaine. Cela rapporte 30.000 euros à la collectivité. Mais dans le projet de loi de finance, le gouvernement envisage de supprimer cette taxe. "On l'a appris il y a quelques jours, l'année dernière, sur la loi de finances 2018, on nous avait annoncé une hausse de ces taxes, pas énorme mais qui était la bienvenue. Un an après, on n'a même pas touché cette taxe qu'il faut déjà y renoncer et la supprimer de nos budgets", raconte Marieme Tamata-Varin, maire (SE) de Yèbles.
L'Etat se défausse sur les collectivités
Entre collectivités et exécutif, la tension a franchi un cran, encore plus en Île-de-France où l'Etat a annoncé son désengagement de plusieurs projets. "Sur les gares du Paris express, on s'aperçoit qu'un grand nombre d'équipements qui avait été prévu et programmé par l'Etat ne sont pas financés. L'Etat prend des engagements, ne les respecte pas et après se tourne vers les collectivités locales pour les financer. Très bien, mais nous, avec quels moyens ?", se désespère Patrick Septiers, président (UDI) du conseil départemental de Seine-et-Marne.Nombre d'élus ont annoncé qu'ils boycotteraient la conférence nationale des territoires, réunion où les participants sont invités à se prononcer sur la fiscalité locale.