Trois ans ferme requis contre l'ex-cadre FN de Seine-et-Marne incendiaire de voitures

Trois ans ferme ont été requis à l'encontre d'Adrien Desport, ex-responsable du FN en Seine-et-Marne, pour avoir incendié des voitures afin de faire croire à une montée de l'insécurité qui comparaissait  mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux. Jugement le 16 septembre.

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Les soirées de "beuverie" de l'ancien numéro deux FN dans le département et des cinq amis qui comparaissaient à ses côtés finissaient mal: des dizaines de voitures incendiées en Seine-et-Marne et dans le département voisin du Val-d'Oise, dont 13 rien que la nuit du 8 au 9 avril à Mitry-Mory. Des actes dont il se servait ensuite à des fins politiques et pour dénoncer une prétendue montée de l'insécurité.

>> Le reportage de Maud de Bohan


"Je suis très peu fier de ce que j'ai fait", a-t-il affirmé à la barre, contrit. "Je présente réellement mes excuses en regardant (les victimes en face)".

Équipés d'un chalumeau de cuisine, les incendiaires visaient le radiateur des véhicules. La lente mise à feu leur permettait d'avoir le temps de s'en aller sans éveiller les soupçons, détaille la présidente Olivera Djukic.

Outre les incendies de voitures, la justice reproche à Adrien Desport ainsi qu'à ses comparses - son ex petite-amie, trois étudiants et un commercial - d'avoir participé à une association de malfaiteurs, d'avoir dénoncé une agression imaginaire, ou encore d'avoir consommé des produits stupéfiants.

A 25 ans, déjà condamné pour port d'arme, il est le plus âgé du groupe, présenté comme le meneur par ses coprévenus, âgés de 19 à 25 ans. "Il m'a souvent fait peur", avance son ex-petite amie, Nathalie Leplat. Elle dit avoir été sous l'emprise de son compagnon, "avoir essayé d'arrêter cette relation". Aujourd'hui, elle regrette de ne pas avoir dénoncé plus tôt les exactions du groupe.

"Manipulation électorale"

Cette dresseuse canine de 25 ans décrit des soirées de "beuverie et de prise de médicaments", de cocaïne et de cannabis, avant de partir en tournées destructrices visant des véhicules au hasard ou d'autres appartenant à des personnes avec qui le groupe avait des comptes à régler.

"Quand on est avec quelqu'un comme lui, on n'est plus soi-même, on perd la raison", se défausse Jean-Baptiste Nadji, étudiant de 21 ans et coprévenu. "J'ai préféré me taire, j'ai eu la trouille, j'étais lâche. C'est un cauchemar, je veux me réveiller de ça", sanglote-t-il à la barre.

Le procureur, lui, reconnaît un "rôle important" à Adrien Desport mais écarte fermement la manipulation de ses coprévenus et ne retient qu'une "manipulation électorale pour faire croire à un climat d'insécurité et appeler au vote" FN.

Il requiert quatre ans de prison, dont 12 mois de sursis mise à l'épreuve, pour "éviter toutes représailles", compte-tenu du danger que représente Adrien Desport vis-à-vis de lui-même et de ses ex-équipiers.

Des peines allant de huit mois avec sursis à 18 mois, dont neuf mois avec sursis sont requis à l'encontre des autres prévenus. Mais pour son rôle de "lanceur d'alerte", le procureur réclame une dispense de peine pour Nathalie Leplat.

Pour son avocat, Me Paul Yon, Adrien Desport est un "bouc émissaire". Il souligne la personnalité, "peu affirmée" selon l'expertise, de son client, enfant abandonné par son père et à la prodigieuse ascension en quelques mois au sein du Front national. "Il est sans dangerosité (...) Je demande l'indulgence du tribunal vis-à-vis de Desport". Jugement le 16 septembre.
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