Une Française a été libérée vendredi après avoir été enfermée plus d'un mois dans un CRA, un centre de rétention administrative en Seine-et-Marne, où sont retenus des étrangers en situation irrégulière en vue de leur expulsion, a-t-on appris de sources concordantes.
"Cette personne n'a pas fait état de sa nationalité française mais de sa nationalité algérienne, y compris devant le juge. Dès que sa nationalité (française) a été prouvée, elle a été libérée", a confirmé la préfecture du Val-de-Marne.
Cette femme avait été placée le 12 septembre au CRA du Mesnil-Amelot, accolé à l'aéroport parisien de Roissy, en vue d'une expulsion vers l'Algérie assortie d'une interdiction de retour sur le territoire français, selon l'arrêté préfectoral de placement en rétention consulté par l'AFP.
Des "problèmes psychologiques"
Cela a pris cinq semaines, car l'intéressée, souffrant de "problèmes psychologiques, n'avait peut-être pas compris ce qu'il se passait", a indiqué un responsable associatif qui intervient auprès des personnes enfermées dans ce centre. "C'est l'illustration que l'administration essaie d'enfermer coûte que coûte, sans vérifier la situation administrative de la personne ni procéder à un examen de la vulnérabilité", a-t-il ajouté.
L'association La Cimade, qui a fini par transmettre la carte d'identité française à l'administration, a dénoncé sur X (ex-Twitter) une "course à l'expulsion (qui) conduit à des enfermements illégaux et absurdes". Selon l'arrêté préfectoral, la jeune femme de 23 ans avait été interpellée la veille de son placement en CRA, soit le 11 septembre, pour "violence volontaire sur un agent de sécurité" et "vol à l'étalage" en banlieue parisienne.