Plus d'une tonne de poissons morts a déjà été repêchée dans le canal du Loing en Seine-et-Marne. Une surmortalité due à une pollution organique dont l'origine est encore indéterminée.
Des carpes, des silures, des brochets... Depuis vendredi, une tonne trois de poissons a été ramassée, asphyxiée dans le canal du Loing. Le reste de la ressource repêché à l'aide d'épuisettes est agonisant. Une pollution organique est à l’origine de la baisse brutale du taux d’oxygène dans l’eau.
Alice Grelle, chargée de mission des milieux aquatiques à la Fédération de la pêche de Seine-et-Marne effectue des analyses dans le canal pour évaluer le taux d’oxygène. "Là, je baisse encore", constate-t-elle en regardant son appareil de mesure. "On est bien en dessous des seuils de la valeur critique pour la faune aquatique, qui est à 0.3. Là on est à 0.20 et je continue de baisser."
Le processus de fermentation qui fait apparaître une mousse orange, est toujours bien visible à la surface de l’eau et continue d’étouffer les poissons. Max Régnier, chef d'équipe de Voies Navigables de France explique comment il peut juguler ce processus. "Avec le brassage de l’écluse, déjà on apporte de l’air dans l'eau et ensuite on essaye de l'emmener dans le Loing ou il y a un apport conséquent d'eau et du coup, on pourra dissiper cette pollution", détaille Max Régnier.
La ville de Bagneaux-sur-Long dont le cours d’eau est contaminé sur plus de cinq kilomètres, regrette la lenteur des opérations. "Depuis une semaine, ils disaient qu'il y avait une mortalité et je ne comprends pas pourquoi on attend de créer une cellule de crise pour mettre tous les services sont autour de la table. Il y a bien quelqu'un qui pollue actuellement ! Pourquoi on ne réagit pas plus vite ?", déplore Claude Jamet, le maire de Bagneaux-sur-Loing (Sans-Etiquette)..
Ce canal du Loing était particulièrement poissonneux, et riche en biodiversité. Jamais il n’avait connu une pollution d’une telle ampleur. "Nous allons devoir réfléchir à son devenir. Quelles réparations apportées à la perte de toutes ces espèces", explique Philippe Gavelle, président de la Fédération de la Pêche de Seine-et-Marne.
Une procédure judiciaire est en cours. Tous les acteurs de l’eau sont invités à déposer plainte contre X ces prochains jours.