L’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle pourrait se séparer de 30 000 de ses salariés d’ici à mi-2022. Les suppressions pourraient également fortement impacter les entreprises de sous-traitances auxquelles fait appel l’aéroport.
La crise sanitaire frappe de plein fouet le secteur de l’aéronautique. Depuis un an, l’activité aérienne est en baisse de 25 %. Une situation qui contraint les aéroports à prendre des décisions radicales. C’est dans ce contexte que l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pourrait s’apprêter à supprimer près de 30 000 emplois. Le groupe devrait procéder à ces suppressions de postes d’ici à 2022.
Une décision qui s’explique selon l’aéroport par une diminution drastique du nombre de passagers qui est passé "de 200 000 par jour à 20 000 par jour en un an". Une situation qui alarme le maire de Tremblay-en-France, commune de Seine-Saint-Denis dans laquelle se trouve un tiers de la surface de l’aéroport. François Asensi parle d’une "catastrophe annoncée" à cause de laquelle 1 300 familles vont être impactées puisque 31 % des 94 000 emplois de l’aéroport seraient en danger.
Le maire a également demandé au groupe Aéroports de Paris de fournir des explications dans les prochains jours sur une "situation dramatique dans la commune, la zone aéroportuaire concentre 50% des emplois et l'activité autour de celle-ci représente 40 % du PIB de Tremblay-en-France", selon les chiffres de la mairie.
Les entreprises de sous-traitance également concernées
Parmi les emplois menacés, 1 500 concernent des salariés du groupe Aéroports de Paris. Des milliers d’autres suppressions impactent des entreprises de sous-traitance liées à l’activité de l’aéroport. Les syndicats parmi lesquels SUD Aérien déplore cette situation. Tayeb Khouira, délégué SUD aérien, explique : "Un emploi supprimé chez Air France ou ADP, c’est quatre ou cinq chez la sous-traitance". Ces entreprises prennent en charge de nombreuses missions allant du transport des bagages au nettoyage des avions en passant par la distribution des plateaux repas. Ces suppressions s’inscrivent dans la lignée d’une crise de l’emploi dans l’aéronautique puisque Air France avait également annoncé la suppression prochaine de 7 600 emplois.