Six professeurs de l’école primaire Louis-Pasteur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) contestent devant le tribunal administratif de Montreuil leur mutation. Leurs avocats ont déposé un référé-liberté.

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C’est une nouvelle étape, judiciaire, qui s'est ouverte ce lundi 9 mai dans l’affaire des six professeurs mutés de l’école primaire Louis-Pasteur, située à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un établissement classé en "Rep+".

Soutenus par de nombreux parents d’élèves et syndicats, les enseignants ont saisi le tribunal administratif de Montreuil d’une requête en référé-liberté tendant à obtenir la suspension de ces décisions de mutation. L’audience était fixée ce lundi 9 mai à 14h00 par le président du tribunal administratif. Elle a été précédée d’une conférence de presse et d’un rassemblement. Plusieurs députés étaient présents, dont Éric Coquerel (LFI, 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis).

"Contre l'intérêt du service"

Me Alimi, avocat des professeurs des écoles, estime que les mutations forcées des professeurs "sont contre l’intérêt du service. Ce sont des sanctions et non-pas des mesures qui vont dans l’intérêt du service. Ça va concerner des centaines d’enfants, dont certains en situation de handicap."

"On essaye un référé-liberté, en disant que d’une part, il y a une urgence vis-à-vis de l’intérêt des enfants, mais aussi des enseignants qui pour certains vont être obligés de partir de chez eux, qui habitent loin et qui sont, pour certains, en famille monoparentale", précise Me Arié Alimi. "Il y a également des violations de libertés fondamentales : celle du droit à l’enseignement, du droit à l’éducation, de la liberté d’enseignement et des libertés syndicales", ajoute-t-il.

"Nous demandons la suspension des décisions de mutation dans l’intérêt du service, et que les enseignants finissent à minima l’année. Parallèlement, un certain nombre de plaintes pénales ont été déposées parce que ce qui s’est passé, n’est vraiment pas dans l’intérêt des enfants", indique l'avocat. Mais, confie-t-il, "on ne sait pas si le référé-liberté va aboutir".

 Il indique également qu’"une personne est là pour représenter le rectorat de Créteil."

La FCPE appelle au dialogue

"Pourquoi déplacer des enseignants en cours d’année en l’absence de faute disciplinaire ? Pourquoi ne donner aucune explication aux parents provoquant inquiétudes et soupçons ? Pourquoi bouleverser une fin d’année scolaire pour des élèves fragilisés par deux ans de pandémie ?", s'interroge la FCPE dans un communiqué publié ce lundi.

La fédération rappelle "qu’il n’y a pas d’école sans enfants et que tout doit concourir à la qualité d’une scolarité épanouissante dans le respect des élèves et des familles." Elle dit "s'inquiéter des conditions de la continuité pédagogique alors même que les autorités académiques ne semblent plus garantir la présence d’enseignants titulaires au retour des vacances de printemps". De ce fait, la FCPE appelle les autorités académiques "à ouvrir le dialogue" avec les parents d'élèves et les enseignants.

Grève reconductible

La nouvelle affectation forcée de ces enseignants - que l'on appelle désormais les "6 de Pasteur" a pris effet ce lundi matin. Ces derniers sont remplacés par six nouveaux enseignants. Ils "ont, eux-mêmes, été arrachés à leurs écoles dans le 93", indique, anonymement, l’un des enseignants mutés, contacté par France 3 Paris Île-de-France. Il ajoute que parmi ces professeurs remplaçants, "il y en a plusieurs qui ont fait une demande de contestation de leur nouvelle affectation auprès du directeur académique. Demande qui n’a pas encore reçu de réponse."

Tous les autres enseignants en poste dans l’école Louis-Pasteur étaient en grève ce lundi matin. "Tous les collègues continuent de nous soutenir. Et la grève initiée dès le 8 avril reste reconductible", indique le professeur anonyme.

Mon médecin généraliste s’est arraché les cheveux après avoir entendu ce qui m’arrive à moi et mes cinq autres collègues. Il m’a demandé d’en faire une série Netflix.

Un professeur muté

"Ce qu’on veut, c’est retrouver de la sérénité et un bon fonctionnement. Ce matin, les parents nous ont fait part d’une situation extrêmement chaotique à l’école. Les parents, tout comme nous, souhaitons un retour au calme", indique ce même enseignant. "Si le juge ne trouve pas qu’il y a une atteinte grave à une liberté fondamentale, cela ne nous empêchera pas d’entreprendre et continuer d’autres démarches juridiques, qui sont, elles, moins dans l’urgence. Et aussi de reconduire la mobilisation."

Concernant son statut personnel, il confie, ironiquement : "Mon médecin généraliste s’est arraché les cheveux après avoir entendu ce qui m’arrive à moi et mes autres collègues. Il m’a demandé d’en faire une série Netflix".

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