Une semaine après l’instauration du couvre-feu, le nombre de malades continue d’augmenter. 62% des lits de réanimation sont occupés par des patients covid en Ile-de-France, 700 au total. La Seine-Saint-Denis est particulièrement touchée.
Une longue file d’attente se forme déjà devant le centre de dépistage qui vient d’ouvrir ses portes à Aubervilliers. Chaque jour, pendant un mois, une centaine de personnes peut se faire tester ici gratuitement. Dans la file, la plupart a été en contact avec le virus ou présente des symptômes. « Je suis plus inquiète qu’à la première vague, personnellement parce qu’il n’y a pas de confinement du coup on est tous au travail. On est masqués. Mais du coup, je connais des personnes contaminées alors qu’à la première vague, je n’en connaissais pas. », explique une jeune femme venue se faire tester.
Des hôpitaux déjà saturés
Le pourcentage d’individus détectés positifs en Seine Saint Denis est supérieur de quatre points par rapport à la moyenne régionale. Les hôpitaux sont saturés notamment à Montreuil où sur une cinquantaine de patients covid, 11 sont en réanimation pour 12 lits disponibles. Impossible d’en ouvrir plus faute de personnel.«Certains patients sont amenés à être transférés vers d’autres services de réanimation, d’autres établissements autour de nous, faute de places disponibles.», constate Paul Chalvin, directeur du centre hospitalier intercommunal de Montreuil.
''Tout le défi de cette deuxième vague c’est de continuer à prendre en charge toutes les maladies''
Le 19 octobre, le taux d’incidence COVID était de 352 cas positifs pour 100 00 personnes selon l’agence régionale de santé (ARS). Pour les hôpitaux de la région, la difficulté est surtout de continuer à soigner tous les patients. «Nous essayons aussi de continuer la prise en charge des autres pathologies puisque tout le défi de cette deuxième vague c’est de continuer à prendre en charge toutes les maladies et pas seulement le covid. On a vu il y a six mois, les effets que cela pouvait avoir en terme de santé publique», assure Paul Chalvin.
"Ïl est possible que la deuxième vague soit pire que la première"
Interrogé ce vendredi sur RTl, Martin Hirsch, le directeur de l'APHP a estimé que les mois à venir pourraient être plus difficiles qu'au printemps. «Il y a eu la perception depuis quelques mois que soit la 2e vague n'existait pas, soit que c'était une vaguelette. La situation est l'inverse: il est possible que la deuxième vague soit pire que la première», s'inquiète-t-il.
Lors d'une conférence de presse jeudi 22 octobre, Jean Castex a averti que si l'épidémie de Covid-19 n'était pas jugulée, le gouvernement devrait «envisager des mesures beaucoup plus dures». Il a prévenu que «le mois de novembre» serait «éprouvant» et que «le nombre de morts» allait «continuer d'augmenter».