En Seine-Saint-Denis, un enfant sur deux ne sait pas nager. Paris 2024 vient de lancer l’opération "Savoir nager". 2000 enfants vont bénéficier de cours de natation gratuits cet été.
A Clichy-Sous-Bois, le complexe sportif Henri-Barbusse vient tout juste de se doter d’une piscine. Un bassin éphémère prêté par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Le bassin va accueillir tout l’été des jeunes et des moins jeunes pour des cours de natation.
Au programme : aisance aquatique pour les 4/6 ans et apprentissage de la nage pour les 7/12 ans. Des créneaux sont également réservés pour les adolescents, les parents et les personnes handicapées. Chaque futur nageur bénéficiera de 10 cours de natation gratuits de 45 minutes durant 15 jours donnés par une vingtaine de maîtres-nageurs.
Une initiative portée par le Comité Paris 2024, la Fédération française de natation et l’Agence nationale du Sport et saluée par le maire de la ville. "En ce moment, beaucoup d’enfants partent en colonie de vacances. Certains ne peuvent donc pas choisir des séjours à la mer. C’est très discriminant et handicapant", partage Olivier Klein.
Le manque d'infrastructures
Clichy-sous-Bois compte 29 000 habitants et ne possède qu’une seule piscine et cela depuis peu. "Nous n’avions pas les moyens de bâtir une piscine. Il y a 4 ans nous avons pu la construire avec le département dans le cadre de la reconstruction d’un collège. Malgré ce nouveau bassin, nous avons toujours un déficit d’enfants qui ne savent pas nager. Aujourd’hui on respecte les règles de l’apprentissage de la natation dans le deuxième cycle, mais auparavant beaucoup d’enfants n’ont pas pu apprendre à nager", déplore Olivier Klein.
Un enfant sur deux ne sait pas nager en Seine-Saint-Denis quand il rentre au collège, contre un enfant sur six en France. Principale raison, le manque de piscines. Avec 36 bassins pour 1,6 million d’habitants, le département de la Seine-Saint-Denis est le moins bien doté d’Île-de-France. "Une piscine coûte très chère pour une municipalité et les villes de Seine-Saint-Denis ne sont pas les plus riches. La population s’est largement rajeunie et la demande est forte. Ce que je dis pour les piscines est également vrai pour les infrastructures sportives", regrette Olivier Klein.
Beaucoup de villes du département n’ont pas de bassins d’apprentissage et certaines écoles renoncent aux cours de natation faute de temps pour rejoindre une piscine dans une ville voisine. La crise sanitaire et la fermeture des bassins n'ont pas arrangé la situation. En France, chaque année, un millier de personnes se noient. La noyade est la première cause de mort accidentelle chez les moins de 25 ans, selon Santé Publique France. Apprendre à nager répond aussi à un impératif de sécurité face aux risques de noyade. "Il ne faut pas attendre une catastrophe dans une famille pour mettre ses enfants à la natation", prévient Malia Metella, nageuse multi-médaillée et marraine de ce dispositif.
"Les enfants de moins de 13 ans sont les principales victimes des noyades", "notre responsabilité collective est de nous mobiliser pour permettre à un maximum d'enfants de suivre des cycles d'acquisition de l'aisance aquatique et d'apprentissage de la natation", affirme dans le communiqué de Paris 2024, Roxana Maracineanu, la ministre des Sports.
Avec Clichy-sous-Bois, 3 autres villes du département vont bénéficier de cette opération tout au long de l'été : Villetaneuse, Bagnolet et Sevran. Pour s'inscrire, il faut se rendre en mairie ou se connecter sur le site de Paris 2024 ou sur le site de savoir nager.org