La piquette du 19ème siècle
Si les vignes sont récentes, pas question de faire du vin mauvais. Sans chercher à concurrencer les grands crus bordelais ou bourguignons, l'ambition est de faire un bon vin de table, blanc. La mairie a d'ailleurs recruté un conseillé vitivinicole, Laurent Monteau. "Nous n’avons pas la certification bio, nous sommes sur des traitements mais autorisés dans l’agriculture biologique. Nous essayons de réfléchir aux différents traitements que nous appliquons ici."Malgré cela, beaucoup pensent encore que le vin francilien est une piquette. "Epinay, au XIXe siècle, était une région vinicole, il y avait beaucoup de producteurs de vins et ils faisaient vraiment de la piquette. Notre maire a voulu renouer avec le passé et a tenu à replanter une vigne en 2003", raconte Norbert Lison, adjoint au maire d'Epinay-sur-Seine.

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"Jamais on ne l'aurait bu"
Cette année, près de 650 kg de raisins ont été récoltés. Une belle saison même si les records du début des années 2000 n'ont pas été battus (record établi à 900 kg de grappes cueillies).En fin de compte, le vin est-il bon ? Le midi, avant d'extraire le jus des grappes, un déjeuner s'improvise et quelques bouteilles des années précédentes sont débouchées : oui le vin est bon et les bouteilles sont vites terminées. "Une fois, j'ai ramené ce vin à des amis vignerons du midi", raconte avec son accent chantant Norbert Lison.
«Je ne leur ai pas montré la bouteille et leur ai servi un verre de vin blanc. Les trois producteurs m’ont dit : c’est un bon petit vin blanc, ce n’est pas un AOC mais il se laisse bien déguster. Quand j’ai découvert la bouteille, ils ont eu la même exclamation : "Oh pétard ! Si on avait su que c’était du vin qui venait de Paris, jamais on ne l’aurait bu."»

Norbert Lison, adjoint au maire d'Epinay sur Seine.
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