Journée "établissements déserts". "Nous n'enverrons pas nos enfants à l'école", les parents d'élèves solidaires de la mobilisation des enseignants

À l'appel de la FCPE 93, plusieurs dizaines de parents d'élèves du département entendent dénoncer le manque de moyens humains et matériels dans les établissements scolaires. Ils rejoignent la mobilisation des professeurs contre la réforme du "Choc des Savoirs" et manifesteront ce jeudi à Paris.

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"Des fermetures de classes sont déjà prévues pour l'année prochaine." Aurélie Lejeune est inquiète. Sa fille est au collège à Pantin, en 6ème. Selon elle, la direction prévoit déjà plusieurs fermetures qui feraient passer certaines classes de 27 à 37 élèves. "Aujourd'hui, c'est déjà difficile pour nos enfants de suivre leur scolarité normalement avec toutes les absences non remplacées, et ces mesures vont les pénaliser davantage", explique-t-elle.

Autre inquiétude pour cette mère de famille : "Ma fille est en club d'allemand et c'est une très bonne chose, mais le collège veut supprimer certaines options de langue comme ce club, le latin ou encore le chinois dans le cadre de la réforme de l'éducation nationale."

Selon elle, ces réformes sont mal pensées, injustes, et ne tiennent pas compte des besoins des élèves et du corps enseignant. De son côté, Maja Neskovic, également maman d'élève à Pantin estime que "les autorités espèrent que les parents mettent leurs enfants dans le privé pour ensuite pouvoir fermer des classes."

"Une journée sans élèves"

Ce jeudi, elle participera à la journée "établissements déserts." A l'appel de la FCPE 93, la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves, elle manifestera devant le ministère de l'Education Nationale pour dénoncer les réformes du "Choc des Savoirs", initié par le gouvernement en décembre 2023. "Nous n'enverrons pas nos enfants à l'école", explique-t-elle.

Dans le viseur des parents, la répartition des classes en groupes de niveaux pour les cours de français et de mathématiques à partir de la rentrée prochaine. "Cela va créer des moqueries entre les élèves de collèges qui sont parfois impitoyables entre eux, c'est dangereux", estime Sophie, dont les enfants vont au collège à Dugny.

Avec d'autres parents de son établissement, elle a démarré l'opération "établissements déserts" depuis quelques jours. "Nous nous alignons sur le mouvement de grève des professeurs à la dernière rentrée. On les soutient car ils souffrent autant du manque de moyens que les parents et les élèves."

Depuis la semaine dernière, l'intersyndicale enseignante du département s'est mise en grève pour demander des créations de postes d'enseignants et de personnels médico-sociaux des établissements.

Le 7 mars, ils seront également présents lors de la mobilisation pour demander "un choc des moyens et de salaires", d'après un communiqué de l'intersyndicale. Sans des moyens en plus, elle menace de poursuivre sa grève. "On est en plein désarroi. Certains de nos collègues n'ont même pas assez de tables ou de chaise pour installer tous leurs élèves correctement", témoigne un professeur de collège à Dugny.

"Ces réformes pénalisent davantage la Seine-Saint-Denis"

Selon les parents, les mesures du "Choc des Savoirs" sont discriminantes pour la Seine-Saint-Denis. "Nous sommes l'un des départements qui manquent le plus de moyens humains et matériels et ces mesures demandent aux enseignants d'en faire toujours plus avec de moins en moins de moyens", regrette Sophie.

Un constat partagé par la FCPE 93. "Nous alertons sur ces manques depuis plusieurs années sans être entendus. Les réformes du gouvernement sont un pas de plus vers la ségrégation scolaire en Seine-Saint-Denis. Par exemple, on va demander à tous les élèves d'obtenir le brevet des collèges pour passer aux lycées, mais que propose-t-on ensuite à ceux qui ne l'ont pas et sentent disqualifiés ?", s'interroge la porte-parole de la Fédération Alixe Rivière.

La FCPE demande également plus de personnels médico-sociaux pour accompagner les enfants ainsi que davantage d'équipements sportifs. "Le gouvernement nous explique qu'il faut que les enfants fassent plus de sport à l'école, mais les moyens matériels qu'il nous fournit ne suivent pas. On veut des équipements sportifs en nombres suffisants pour que nos enfants apprennent à nager."

Les parents et les enseignants se réuniront ce jeudi à midi place de la Sorbonne pour ensuite prendre la direction du ministère de l'Education Nationale à Paris. "Nous voulons une réponse du ministère sur le devenir de l'enseignement public dans notre département avec ces nouvelles réformes", commente Alixe Rivière.

  

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