L'imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), Hassen Chalghoumi, a dénoncé hier soir son agression et celle de sa famille près de Tunis, expliquant avoir été violemment frappé et insulté par un homme en raison de sa proximité avec la communauté juive.
L'imam a expliqué que son agresseur l'avait suivi alors qu'il regagnait hier avec son épouse et deux de leurs enfants leur hôtel à Gammarth, en Tunisie, où ils se trouvent en vacances.
"Il m'a insulté, m'a traité de sioniste, de collaborateur. Il m'a donné un coup de poing dans le coeur. En quelques secondes, il m'a mis à terre", a expliqué l'imam, cible de violentes critiques, relayées sur internet, pour ses prises de position contre la burqa et contre les manifestations pro-palestiniennes et ses rapports d'amitié avec la communauté juive. Il a précisé que l'agresseur, qui s'est adressé à lui en français, s'en est aussi pris à sa femme et à ses enfants, qui ont reçu des coups, avant que l'homme ne soit maîtrisé par le service de sécurité de l'hôtel puis interpellé par des policiers. "C'est un vrai choc", a commenté l'imam.
Une personnalité d'habitude sous protection
Hassen Chalghoumi, qui était sorti hier soir, ainsi que ses proches, de l'hôpital où ils ont été soignés, a précisé que le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls l'avait appelé et "demandé de ses nouvelles". L'ambassade de France à Tunis, a affirmé ne pas être informée de cette agression à Gammarth.
Habituellement escorté en France par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP), Hassen Chalghoumi a expliqué que les policiers n'avaient pu le suivre pendant ses vacances car "la Tunisie ne voulait pas qu'ils entrent (dans le pays) armés".
Coqueluche des médias mais cible de violentes attaques et de menaces de musulmans intégristes, l'imam de 40 ans, né en Tunisie de parents algériens, avait expliqué en février avoir déjà déposé une trentaine de plaintes.