Après vingt ans de bons et loyaux services, le musée historique de la marque Citroën doit quitter le site de l'ancienne usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, au grand dam de la commune qui souhaite conserver ce patrimoine.
À la rentrée de septembre, l'historique musée de l'emblématique marque aux chevrons ne rouvrira pas ses portes. Le 30 juin, le site aulnaysien fermera après vingt-trois ans d'activité sur l'ancien site PSA d'Aulnay-sous-Bois, marquant la fin de l'histoire automobile de la commune.
L'usine PSA Peugeot Citroën – aujourd'hui Stellantis – de la commune a été l'un des plus importants sites de production automobile du groupe PSA. Il s'était affirmé en tant que premier employeur privé de Seine-Saint-Denis avec plus de 5 000 salariés et 7 300 000 véhicules produits en 33 ans d'existence.
Une collection de 370 véhicules dont la DS du Général de Gaulle
Les 370 véhicules, dont des Citroën Type A, des 2CV, ou encore la DS du Général de Gaulle, ainsi que plusieurs kilomètres d’archives commerciales et publicitaires du groupe PSA Peugeot-Citroën devront être entreposés dans un lieu fermé au public durant trois à quatre ans, le temps de l'élaboration d'un nouveau lieu.
Le musée est tenu par l'association L'Aventure Peugeot-Citroën-DS, qui détient notamment la plus grand collection de véhicules Peugeot, Citroën et DS sur trois sites d'exposition accessibles au public, dont l'un se situe sur le site de l'usine Stellantis de Poissy.
En 2012, le groupe PSA quitte le site d'Aulnay-sous-Bois. Cinq ans plus tard, il cède les 180 hectares de l'emprise foncière à l'Établissement public foncier d'Île-de-France (EPFIF), comprenant également le Conservatoire, dont il n'a pas non plus souhaité conserver la propriété du foncier.
Aulnay-sous-Bois demande une participation "déterminante" de Stellantis
L'EPFIF ambitionne alors d'y développer "la plus grosse opération des prochaines années" dans notre région, par la réalisation d'opérations d'aménagement destinées à intégrer le site au tissu urbain.
Sur ce site, le musée n'occupe qu'une petite partie dans le cadre d'une convention d'occupation précaire. En conséquence, le Conservatoire Citroën a été informé par l'EPFIF d'un départ "nécessaire" avant la rentrée de septembre 2024, au grand regret de la commune, souhaitant conserver ce patrimoine sur son territoire.
Il serait inconcevable que le groupe Stellantis se désintéresse du devenir de cette collection inestimable
Bruno Beschizza, maire LR d'Aulnay-sous-Boisdans une lettre adressée au PDG de Stellantis, et communiquée à France 3 Paris Île-de-France
Quant à elle, la municipalité a sollicité à maintes reprises le groupe Stellantis pour une participation "qui serait déterminante" pour un relogement sur la commune, "étant donné le caractère hautement patrimonial de cette association", écrivait Bruno Beschizza, maire LR d'Aulnay-sous-Bois, dans une lettre adressée à Carlos Tavares, président directeur-général de Stellantis, et communiquée à France 3 Paris Île-de-France.
Un premier courrier alors "resté sans réponse", nous précise la municipalité. "Il serait inconcevable que le groupe Stellantis se désintéresse du devenir de cette collection inestimable et abandonne ainsi tout un pan de son histoire", ajoutait l'édile en mars dernier.
"La pérennisation de ce patrimoine automobile est en danger", a-t-elle lancé, dans une note transmise à France 3 Paris Île-de-France. Toutefois, elle se félicite que grâce à son "entremise", l'association L'Aventure, qui gère le Conservatoire Citroën, ait reçu trois propositions de sites à Aulnay-sous-Bois de la part de l'EPFIF.
Le 23 mai dernier, l'association L'Aventure a déclaré travailler sur le projet d'un nouveau musée Citroën "déjà en cours d'étude" destiné à accuellir un public "plus large", mais nécessitant un retour pas avant trois à quatre ans.