Le maire écologiste de Sevran, commune défavorisée de Seine-Saint-Denis, a démissionné vendredi d'Europe Ecologie-Les Verts faisant part dans une lettre des "nombreux désaccords sur la gestion du mouvement et son orientation politique".
Après les départs fin août de François de Rugy et Jean-Vincent Placé, le maire de la deuxième ville écologiste de France, avec 50.000 habitants, claque la porte du parti à son tour, entraînant avec lui 230 adhérents franciliens qui ont signé vendredi une lettre de "démission collective".
"Il ne peut y avoir d'écologie politique sans lutte pour la démocratie et contre le FN (...) En banlieue, EELV est devenu un handicap pour construire un mouvement écologique puissant", écrivent-ils, citant "la coupure entre l'appareil duflotiste et (les) territoires. Entre la société multiculturelle, la diversité et les choix bureaucratiques".
La semaine passée, les militants d'EELV en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont décidé de ne pas faire liste commune avec le PS pour les élections régionales. Ils ouvrent ainsi la voie à "la victoire de Marine le Pen", selon les démissionnaires qui déplorent "le refus au niveau national de condamner cette stratégie électorale".
Gatignon rejoint Placé et de Rugy
"Je me suis toujours battu pour faire gagner la gauche. Aujourd'hui, il y a trop de désaccords sur la gestion de notre mouvement et son orientation politique", a dit à l'AFP Stéphane Gatignon, qui avait "de toute façon" prévu de quitter le mouvement après les élections régionales.L'édile, qui a quitté les communistes en 2009 pour rejoindre EELV, souhaitait par ailleurs être la tête de liste en Seine-Saint-Denis pour les élections régionales. Il n'a pas été retenu et son "éviction s'est ajoutée à la longue liste des désaccords". "L'écologie doit être portée par un nouveau mouvement. Je reste écologiste", a-t-il ajouté, sans autre précision. Clémentine Autain, conseillère municipale à Sevran, n'a pas tardé à réagir sur Twitter.
Stephane Gatignon retourne sa veste, toujours du mauvais côté @EELV #demission @lemondefr
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 18 Septembre 2015
Maire depuis 2001 de l'une des communes les plus pauvres de France, Stéphane Gatignon avait obtenu en 2012, après une grève de la faim de six jours devant l'Assemblée nationale, une dotation exceptionnelle et une augmentation des aides pour les communes les plus déshéritées.
Favorable à la dépénalisation du cannabis, il s'est aussi fait remarquer en appelant l'État à la rescousse pour obtenir en 2011 et 2012 le déploiement de CRS dans des cités minées par le trafic de drogue.