La licenciée à l'Etoile sportive du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) décroche pour la France une nouvelle médaille aux championnats du monde de judo de Tachkent. C'est aussi la deuxième médaille francilienne après la victoire d'Amandine Buchard (-52kg) vendredi dernier.
Pour les premiers Championnats du monde de sa carrière, la judokate tricolore Manon Deketer a obtenu ce dimanche à Tachkent la médaille de bronze dans la catégorie des moins de 63 kg, celle où brille habituellement Clarisse Agbégnénou.
La licenciée à l'Etoile sportive du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), âgée de 24 ans, a battu en finale de repêchage la Polonaise Angelika Szymanska grâce à un balayage valant waza-ari. "Je suis fière de moi (...) Ça fait un bien fou!", a soufflé la 18ème mondiale après avoir reçu sa médaille.
Profitant de l'absence dans sa catégorie de la quintuple championne du monde et championne en titre Clarisse Agbégnénou, en phase de reprise après un congé maternité, elle avait obtenu sa qualification pour ces Mondiaux à la faveur de ses bons résultats cette saison, notamment en Grands Slams.
"C'est sa meilleure saison"
"Elle a montré qu'elle était capable d'aller chercher un podium mondial", s'est félicitée son entraîneure en équipe de France Séverine Vandenhende. "Malheureusement elle fait une petite boulette en demie mais c'est sa meilleure saison. Alors pourquoi pas pour les prochaines, aller chercher le titre?"
Exemptée de premier tour, elle avait commencé sa journée par un combat sérieux contre la modeste Ouzbèke Sevinch Isokova avant d'éliminer la Néerlandaise Sanne Vermeer, médaillée de bronze aux derniers Mondiaux. Elle a ensuite franchi les quarts de finale en immobilisant la Roumaine Florentina Ivanescu.
Mais en demi-finale, elle n'a pas trouvé la solution face à la numéro 3 mondiale, la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard, qui l'a envoyée en repêchage. "On m'avait prévenue qu'elle bossait énormément au sol et je suis restée trop passive alors que j'aurais dû bloquer ou défendre et malheureusement je me suis fait avoir", a commenté Manon Deketer.
La native de Dunkerque apporte à la France sa deuxième médaille dans ces Championnats du monde, qui est aussi la deuxième médaille francilienne après le bronze décroché vendredi par Amandine Buchard – licenciée au PSG – en moins de 52 kg.
"Je pense à moi"
Longtemps bloquée dans sa catégorie par Agbégnénou, Manon Deketer n'est pas forcément la judokate qui était le plus attendue lors de cette semaine ouzbèke. Lors des championnats d'Europe fin avril, elle n'avait pas su saisir sa chance, éliminée dès le premier tour. Mais après "une remise en question" et "beaucoup de travail", elle abordait les Mondiaux avec beaucoup plus de détermination.
"Il n'y a pas toujours eu cette confiance. Elle se dévalorisait un peu alors qu'aujourd'hui elle prend clairement conscience de ce qu'elle est capable de faire", a estimé sa coach. "Ça va faire du bien. Sur le papier, chez les filles, c'était celle qui semblait la moins armée mais elle a démontré qu'elle était capable de battre les meilleures."
De là à bousculer la hiérarchie chez les moins de 63 kg et obtenir son billet pour les JO-2024 aux dépens d'Agbégnénou? "Clarisse, elle a sa carrière, moi j'ai la mienne et franchement j'essaye de faire
mon petit bon de chemin sans penser à ce qui se passe autour", a-t-elle assuré. "On verra bien, mais je pense à moi. Toutes les compétitions, toutes les médailles, je les prends et on verra à la fin."
La journée s'est moins bien passée pour l'autre Français engagé dimanche, Alpha Djalo. Eliminé au deuxième tour, il a été victime du N.1 mondial, le Géorgien Tato Grigalashvili, qui a fini par remporter le titre. Lundi, Marie-Eve Gahié et Margaux Pinot (-70 kg) ainsi qu'Alexis Mathieu (-90 kg) entrent en lice.
Source : AFP