Nouveau débrayage des salariés des entrepôts de H&M au Bourget

L’intersyndicale a appelé ce lundi 5 juillet à une nouvelle action des salariés contre la fermeture de l'usine H&M du Bourget. Elle conteste la décision du groupe Suédois de fermer le site. Plus de 150 emplois sont en jeu selon les syndicats.

"Nous voulons faire entendre notre cri de colère et nous organiserons d’autres mobilisations notamment sur Paris devant les magasins", affirme une syndicaliste alors que la mobilisation se termine et que les salariés reprennent progressivement le travail. Une centaine d'entre-eux s'est mobilisée ce matin devant la plateforme H&M.

Débrayage matinal

"C’est une baffe monumentale dans la figure, ça fait très mal", dénonçait une salariée du groupe de textile Suédois il y a quelques jours au micro de France 3 Paris-Île-de-France, suite à l’annonce de la fermeture du site du Bourget début juin. Comme beaucoup de salariés, elle est inquiète pour son avenir. A 58 ans, elle sait que ses chances pour retrouver un travail sont faibles.

Dans un tract, les syndicats (CGT, CFE-CFG, Unsa, CFDT, CFTC, FO, Sud) notent "une volonté claire", "de se débarrasser des salariés après des années de travail dans de très mauvaises conditions. Ce que le Covid n'a pas réussi à faire, H&M GBC l'a fait. Ils nous tuent socialement".

Ce matin, les grévistes ont reçu la visite de Jean-Baptiste Borsali, le maire du Bourget, de Vincent Capo-Canellas, sénateur de la Seine-Saint-Denis et de Stéphane Troussel, le président du département, venus les soutenir.

En tant que maire, c’est une vraie casse sociale sur mon territoire car beaucoup de salariés habitent la ville.

Jean-Baptiste Borsali, maire du Bourget

"J’ai reçu en mairie une délégation des employés et aussi de la direction du groupe. Celle-ci m’a expliqué que la crise actuelle et la conjoncture économique les obligeaient à fermer le site. Ce qui m’étonne car c‘est le seul entrepôt en France. Il n' y a pas de concurrence directe avec un autre site sur le territoire. La marque n’est pas non plus en difficulté en France contrairement à d’autres pays. On se sert des Français pour consommer mais pas pour travailler", déplore le maire du Bourget, Jean-Baptiste Borsali.

Et de poursuivre : "J'ai posé des questions qui restent sans réponse. Quel sera le devenir des employés qui pour certains ont connu l’ouverture du site au Bourget ? J’ai appris qu’aucune compétence officielle n’a été acquise sur leur 20 et quelques années passées ici pour certains. Les salariés vont se retrouver sur le marché du travail sans aucune formation professionnelle. La réponse à la question du reclassement des salariés est floue. Combien ? Ou ? Y at-il un plan de départ à la retraite anticipé ? Qu’en est-il des vraies raisons de cette fermeture de ce site car ce n’est pas la première tentative ?

Le 9 juin dernier, la direction de H&M a annoncé la fermeture du site géré par la filiale logistique du groupe. Crise sanitaire, montée du commerce ne ligne, réorganisation de l’activité… Ces motifs invoqués par la direction semblent flous et illégitimes selon les syndicats qui dénoncent la suppression de 200 équivalents temps plein dont 153 CDI.

Une entreprise dans le vert

Le géant suédois du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M), qui se remet progressivement des effets du coronavirus, a pourtant fait état de résultats en nette progression au deuxième trimestre sur un an. Le poids lourd de l'habillement a enregistré un bénéfice net de 2,77 milliards de couronnes (environ 273 millions d'euros), contre une perte de 5 milliards l'année dernière à la même époque. "Malgré la persistance des restrictions, les ventes ont augmenté de manière significative par rapport à l'année précédente", s'est félicitée la PDG Helena Helmersson, dans communiqué publié par l'AFP.

Selon les syndicats contactés, l’entreprise est en effet en pleine expansion. "Elle a développé HM Home, la vente en ligne. La France est le marché le plus porteur pour H&M en Europe. Nous ne comprenons pas pourquoi ils veulent fermer le seul entrepôt de France et délocaliser vers la Belgique ou l’Italie si ce n'est pour réaliser plus de marges et de profits."

Un PSE en négociations

Un accord de méthode et des négociations entre les syndicats et la direction ont été prolongés jusqu'àl'automne . "Le Plan de sauvegarde de l'emploi a commencé. Des réunions étaient prévues en juillet et en aôut, elles ont été maintenues mais nous avons réussi à négocier pour que les 3 réunions officielles aillent jusqu’à la mi-novembre. Nous sommes au début du processus", explique un membre de l'intersyndicale.

Celle-ci souhaite interpeller le préfet de Seine-Saint-Denis pour obtenir la mise en place d'une table ronde avec l'entreprise de textile. 

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