Erica Burin, mère deux enfants, vit avec son conjoint dans un logement social à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Elle a subi d'importants dégâts des eaux depuis plus d'un an et ne peut plus vivre dans son appartement. La faute à un mauvais raccordement entre l'immeuble et la commune.
En un an et demi, la famille Burin a eu le malheur de se réveiller avec leur appartement rempli d'excréments et d'eaux usées à quatre reprises. Moisissures, humidité, sols gonflés, sans parler de l'odeur insupportable, il leur est devenu impossible de vivre dans leur domicile situé dans un logement social de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis).
"Ce sont des problèmes d'évacuation d'eau. Ils ont fait des fraisages, des curages. Mais ça se répète à chaque fois", déplore Erica, la mère de famille.
Mère d'un nourrisson et d'une fille en situation de handicap, elle a dû déménager : "Quand mon bébé avait deux semaines, il fallait mettre la main dans la baignoire pour la nettoyer. Aucune équipe de décontamination et de service d'hygiène n'est venue. Ce n'est qu'au dernier dégât des eaux qu'ils (le bailleur, ndlr) ont envoyé une équipe de service d'hygiène pour nettoyer le sol", poursuit-elle.
"Cette locataire n'est malheureusement pas la seule"
Depuis, sa famille erre d'hôtels en Airbnb et est désormais hébergée chez des proches. Après de longues semaines d'alertes, le bailleur, Emmaüs Habitat, semble réagir.
"C'est vrai que dans cette résidence, on a eu plusieurs problèmes de refoulement d'eaux usées. C'est une ancienne résidence, qui a 40 ans. Cette locataire n'est malheureusement pas la seule. On a eu des problèmes de raccordements entre nos réseaux et ceux de la ville. Ce sont des réseaux anciens et les réparations n'ont pas marché du premier coup", indique Serge Contat, directeur général d'Emmaüs Habitat qui se dit "désolé" auprès de la famille.
Érica Burin confirme qu'elle n'est pas un cas unique dans l'immeuble : "Quand je subis des dégâts, mon voisin aussi et quand en face, ils en subissent, l'autre voisine aussi. Ce ne sont pas tous les locataires mais ça arrive jusqu'au 6e étage. Quand on se réveille le matin, on patauge dans l'eau et les excréments."
Une partie de sa vie à la poubelle
Face à cette situation, elle a dû jeter de nombreux effets personnels : des vêtements imbibés de l'odeur nauséabonde jusqu'au livret de famille, qui a pris l'eau.
Du côté d'Emmaüs Habitat, qui rappelle les valeurs de son fondateur, l'Abbé Pierre, on souligne que la famille sera exemptée de loyer pendant cette période où elle n'a pu résider chez elle et que des travaux complets de réhabilitation vont être "prochainement" menés.
L'autre solution : l'échange d'appartement, est aussi difficile, selon Serge Contat : "C'est très compliqué en ce moment, c'est la crise du logement à tous les étages. Le nombre de départs de locataires s'est effondré en trois ans, il a été divisé par deux."