Le procès de quatre policiers de la CSI 93, la Compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis s'est ouvert ce jeudi matin au tribunal de Bobigny. Plusieurs chefs d'accusation pèsent contre eux. Les réquisitions se tiendront dans l'après-midi.
Ce jeudi matin à Bobigny s'est ouvert le procès de quatre policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93). Ils sont jugés pour détention de drogue, vol, faux PV et violences sur deux jeunes hommes.
Rappel des faits
À Saint-Ouen, le 30 mai 2019, un équipage de la CSI 93 décide de contrôler les identités d'un groupe qui improvise une séance de sport dans le centre-ville. Lorsque vient le tour de Jonathan S., le brigadier-chef Riahd B. va discrètement déposer un sac plastique contenant des sachets d'herbe à proximité du chauffeur poids lourd qui ne s'en rend pas compte. Louqmane T. est témoin de la scène, il décide alors de sortir son téléphone pour capter l'interpellation.
En conséquence, les deux hommes vont subir des violences pour avoir contesté les méthodes et seront interpellés pour outrage, rébellion et violence sur personne dépositaire de l'autorité publique. Ils seront même privés de liberté pendant plus d'une dizaine d'heures.
Jonathan S., finira avec 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Louqmane T. reçoit une décharge de taser. Son téléphone et ses écouteurs disparaîtront.
Sur leur procès-verbal, les policiers décrivent une version opposée à celles des deux hommes. Néanmoins, l'exploitation des images de caméras de surveillance d'une épicerie, qui ont capté toute l'intervention policière, a permis de confirmer la version de Jonathan S. et Louqmane T.
La CSI 93, un temps promise à la dissolution
Ce jeudi matin, les deux victimes étaient présentes dans la salle d'audience. Un fait rare selon Loïc Pageot, procureur adjoint de Bobigny, en charge des dossiers impliquant les policiers de la Seine-Saint-Denis. Âgés de 35 à 43 ans, les quatre policiers mis en cause étaient également présents, soutenus par de nombreux fonctionnaires de police en civil dans la salle.
Cette affaire s'inscrit dans le vaste scandale qui touche la CSI 93, unité aux méthodes controversées visée par une quinzaine d'enquêtes depuis 2019 et deux procès à venir.
Promise à la dissolution par le préfet de police de l'époque Didier Lallement, la compagnie a été finalement réorganisée et replacée sous l'autorité de la CSI de Paris. Son ancien patron a pris le commandement du service spécialisé du maintien de l'ordre circulant à moto, la BRAV-M.
Les réquisitions sont attendues dans l'après-midi.
Source : AFP