Rentrée scolaire à Saint-Denis "sous contrôle citoyen"

Ce mardi, c'est le jour de la rentrée dans toutes les communes d’Ile-de-France. A Saint-Denis, cette rentrée est particulière puisque la mairie a mis en place des trios composés d'enseignants, d'élus et de parents d'élève et qui seront présents dans chaque établissement.

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Lors de la rentrée 2014 à Saint-Denis, 20 classes de cette commune de Seine-Saint-Denis s'étaient retrouvés sans enseignants. Cette année un contrôle citoyen a été mis en place par la mairie, ce matin des "lanceurs d'alerte" seront présents dans les écoles maternelles et primaires de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour vérifier qu'il y a bien un maître devant chaque classe.

En pratique, un trio formé d'un parent, d'un élu de la mairie et d'un enseignant sera présent devant les 35 groupes scolaires de la ville et une ligne téléphonique a été ouverte par la mairie "pour faire remonter le maximum d'information dès midi", a précisé Saskia Cousin, membre du collectif des Bonnets d'âne.

La ville de Saint-Denis et le collectif de parents d'élèves Bonnets d'âne ont décidé de "mettre la rentrée 2015 sous contrôle citoyen" afin de s'assurer que l'Éducation nationale a fait le nécessaire pour remédier aux carences constatées lors de la rentrée 2014.


Les "lanceurs d'alerte" devront s'assurer qu'il y a bien "un enseignant formé dans chaque classe", "un maître supplémentaire au moins dans chaque école REP" (Réseaux d'éducation prioritaire renforcée), que les seuils d'élèves par classe sont bien respectés et que les réseaux de type Rased (réseau d'aide aux élèves en difficulté) sont "en nombre suffisant pour les enfants en difficulté".

Dans un rapport d'étape rendu public mi-juillet, le Défenseur des droits Jacques Toubon, saisi en novembre 2014 par le maire PCF et les Bonnets d'âne, avait estimé que les écoliers de cette ville étaient "dans une situation défavorable aboutissant à une rupture du principe d'égalité des usagers devant le service public". Et avait indiqué douter du "caractère suffisant des moyens déployés pour rendre effectifs la présence d'enseignants dans toutes les classes, l'absorption de la croissance démographique (...) et l'augmentation de la scolarisation des enfants de moins de trois ans".

Face aux nombreux postes vacants, le ministère avait dû se résoudre à faire appel à des contractuels recrutés par Pôle Emploi qui n'avaient pas toujours, comme l'a souligné le Défenseur des droits, les compétences, les qualifications et l'expérience requises.

Il aussi organisé un concours exceptionnel pour l'académie de Créteil qui a remporté un franc succès. Reste à savoir si les 500 reçus viendront bel et bien dans l'académie, s'ils ont aussi été reçus ailleurs.

L'Éducation nationale insiste sur la situation spécifique du département de la Seine-Saint-Denis, qui accueille à chaque rentrée quelque 2.000 élèves supplémentaires, pour la plupart défavorisés.

>> Un reportage de Caroline Pelé et Nedim Loncarevic


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