Une vingtaine d'individus a été placée en garde à vue ce lundi. Le groupe a expulsé violemment un couple et un enfant présentés comme des squatteurs. La scène qui s'est déroulée en Seine-Saint-Denis ce samedi a été filmée sur les réseaux sociaux.
23 personnes ont au total été placées en garde à vue de samedi dernier à lundi soir a appris l'AFP de source policière et auprès du parquet pour "violences en réunion et violation de domicile".
Samedi, vers 20 h 30, les forces de l'ordre sont intervenues sur une rixe impliquant une quarantaine de personnes. 23 personnes étaient venues prêter main forte au fils de la propriétaire d'un pavillon qui voulait expulser des squatteurs. La vingtaine de personnes est entrée en dégradant la porte. Un homme a été frappé à coups de barre de fer. Souffrant d'une plaie saignante au front, la victime a été transportée à l'hôpital sans que son pronostic vital ne soit engagé.
"Ce type d'agressions est de plus en plus fréquent"
L'association Droit au Logement défend le droit de la famille à occuper le logement au titre de la trêve hivernale. Celle-ci suspend les expulsions d'un logement ou d'un squat entre le 1er novembre et le 1er avril. Une expulsion peut néanmoins être décidée par la justice en retirant le bénéfice de la trêve hivernale à une famille sans droits, ni titres .
"Cette famille est résidente de ce pavillon et les propriétaires doivent demander une procédure judiciaire s'ils souhaitent en obtenir l'expulsion" rappelle Passynia Mondo, militant du Droit au Logement. Néanmoins, il déplore la fréquence de plus en plus importante des tentatives d'expulsions illégales et violentes. "Beaucoup de nos adhérents sont violentés par des propriétaires ou d'autres personnes qui tentent de les intimider" précise-t-il. Il conclut en expliquant que les violences physiques ne sont pas le seul levier d'actions des propriétaires et que certains tentent de rendre le logement inhabitable, en coupant par exemple l'électricité pour pousser les occupants à partir.
Appel à la mobilisation sur les réseaux sociaux
De nombreuses vidéos de l'expulsion ont circulé sur les réseaux sociaux. On y aperçoit une dizaine d'hommes à l'intérieur de la maison entourant une femme, l'enjoignant de sortir du domicile alors que les pleurs d'un enfant sont audibles.
Avant les faits, la situation des propriétaires avait été médiatisée dans plusieurs reportage et l'affaire largement relayée sur YouTube et Twitter. Suite à cette forte médiatisation, des groupes s'étaient constitués pour aller prêter main forte au fils de la propriétaire.
L'enquête a été confiée au parquet de Bobigny, "la légalité du titre d'occupation des victimes est en cours d'analyse", a précisé le parquet. Les agresseurs risquent jusqu'à 30 000 euros d'amende et 3 ans d'emprisonnement.