Des maires de gauche de la Seine-Saint-Denis ont appelé à voter pour le président sortant, estimant qu'avec Marine le Pen les habitants du département "seront les premières victimes des discriminations", dans un tribune publiée mercredi sur le site du Huffington Post.
"Nous élus, maires de gauche de la Seine-Saint-Denis, alertons sur les risques d'abstention au second tour de la présidentielle. Nous appelons les électeurs et électrices de nos villes à se déplacer aux urnes pour éviter le pire", écrivent les 14 maires de tous les bords de la gauche (PS, PCF, EELV, divers gauche) dans cette tribune co-écrite avec le président du département (PS) Stéphane Troussel.
"Identité française rabougrie"
La Seine-Saint-Denis affiche un taux d'abstention pour le premier tour de l'élection présidentielle de 30,22%, le plus haut de la France métropolitaine contre 26,31% au niveau national. Les électeurs y ont largement plébiscité le patron de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon (49,09%) devant le président sortant Emmanuel Macron (20,27) et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (11,88).
Les élus du département estiment que si "la politique conduite par Emmanuel Macron a été source de souffrances et de colère chez une partie toujours plus large de la population (...) Emmanuel Macron, ce n'est pas Marine Le Pen". "Avec Marine Le Pen présidente de la République, ce serait la division, la promotion d'une identité française rabougrie", estiment-ils.
"Discriminations" et "stigmatisation"
Pour le maire de Saint-Denis Mathieu Hanotin (PS) ou de Bobigny Abdel Sadi (PCF) "Marine Le Pen est une ennemie de la République, alors qu'Emmanuel Macron est un adversaire politique, contre lequel il faudra construire une opposition". "Avec Marine Le Pen présidente de la République, les habitant(e)s de Seine-Saint-Denis seront les premières victimes des discriminations et de la stigmatisation", estiment-ils.
Ils dénoncent "aussi l'imposture de Marine Le Pen qui, sous un vernis social de circonstance, prévoit d'affaiblir la protection sociale, de renforcer les inégalités par un système fiscal injuste, ou encore d'exonérer les successions des plus riches".
Selon eux, "dimanche 24 avril, la seule manière d'être certain(e) que Marine Le Pen ne soit pas élue, c'est d'utiliser le bulletin de vote Emmanuel Macron", concluent les élus de gauche du département.