C'est l'histoire de la première maison en béton à Saint-Denis. Ce mode de construction précurseur a été mis au point par François Coignet. À l'abandon depuis plus de 50 ans, une association tente de la sauver.
Une façade délabrée, des fenêtres transpercées par la végétation, des graffitis un peu partout... La maison conçue en 1853 par l'industriel François Coignet est dans un triste état. Pour son arrière-arrière-petit-fils, il y a urgence à sauver ce bâtiment.
"C'est vraiment une innovation technique du XIXe siècle. C'est l'une des toutes premières maisons en béton au monde. À l'époque, c'était à la fois un grand progrès technique et social également", raconte Emmanuel Sala, président de l'association "La Maison Coignet".
Ce mode de construction précurseur a été mis au point par François Coignet.
•
©France 3 Paris - Île-de-France
"Cela ne ressemble pas au béton d'aujourd'hui"
Du mur de soutènement au toit terrasse en passant par les balustrades, tout est construit avec ce matériau recyclé, reconnaissable à sa couleur noire."Cela ne ressemble pas au béton d'aujourd'hui parce que c'est du pisé de mâchefer. C'est un matériau qui est fait à partir de charbon de récupération dans les usines avoisinantes et qui est tassé, comme un château de sable", poursuit le passionné.
Pour se rendre compte de cette technique de construction, il faut aller un peu plus loin dans la même rue. L'industriel avait fait un autre essai au sort plus enviable avec un immeuble de style haussmannien a été restauré en 2015 par un promoteur immobilier.
"Cela ressemble à de la pierre. On montre ça aux ingénieurs d'aujourd'hui pour j'espère leur donner des idées pour faire des bétons plus chaleureux, plus minéraux. Du coup ça change complétement le bâtiment et la façon de vivre dedans", indique Emmanuel Sala.
Un monument inscrit aux Monuments historiques
Cette réussite a inspiré les descendants de François Coignet. Ils ont créé une association pour réhabiliter la maison abandonnée, inscrite aux Monuments historiques."Pour moi, ce serait extraordinaire. À mon avis, ce serait mérité. Il avait fait un immeuble aussi beau que ce qu'il aurait été à Paris pour les ouvriers", pense Denyse Coignet Arrière-petite-fille de François Coignet.
Même si la maison Coignet appartient aujourd'hui à une société privée, cette famille se battra pour lui assurer un avenir. Son rêve : en faire un lieu d'innovation dédié à l'éco-construction.