Avec ses deux accompagnateurs, Timothée Adolphe vise l'or au 100m malvoyant des Jeux paralympiques de Paris 2024. Portrait d'un athlète qui ne lâche jamais rien.
Il vise les sommets, et l'or à Paris. Pour ses troisièmes Jeux, Timothée Adolphe s'aligne sur le 100m et le 400m malvoyant. En pleine préparation, il se confie : "On est très bien. J'ai eu un petit coup de moins bien fin juin - début juillet parce que j'ai eu une infection pulmonaire. Mais c'est rentré dans l'ordre. Tous les voyants sont au vert. Physiquement on est bien, on est là où on veut être, on a hâte de se confronter et de faire encore descendre le chrono sur le 100, le 400 et éventuellement, aller chercher un record".
À Paris, Timothée Adolphe veut conjurer le sort : une deuxième place décevante sur le 100m et une disqualification sur le 400m aux Jeux de Tokyo.
"Ce qu'il s'est passé à Tokyo, c'est quelque chose qui ne nous est jamais arrivé, ni à l'entraînement ni en compétition. On n'avait même pas pensé que cela pourrait nous arriver. C'est quelque chose qui marque, qui traumatise même. Cela a été travaillé en prépa mentale individuellement de notre côté", poursuit Timothée Adolphe, licencié au club Emotion de Saint-Denis.
"Ne former qu'une personne"
Dépasser ses traumas, Timothée connaît le chemin. Enfant, il subit plusieurs accidents et devient aveugle. Il renaît grâce à ses guides et ses accompagnateurs.
"Le principe de la course en miroir, c'est être son opposé pour pouvoir ne former qu'une personne. Cela veut dire que lorsque vous allez nous voir courir de profil au loin, vous n'allez voir qu'une seule personne. Parce qu'on imite chaque foulée, chaque mouvement de bras", explique Jeffrey Lami, guide sur le 400m malvoyant.
Pour Charles Renard, guide sur le 100m malvoyant, "cela permet aussi de vivre des choses que je n'aurais pas pu vivre en individuel comme les Jeux olympiques. Et d'apprendre énormément sur soi, comme le rapport au handicap".
Ces trois hommes, unis pour décrocher l'or à Paris, et "plier le game" selon les mots de Timothée Adolphe.