Mardi 25 octobre, Bruno Le Maire était en meeting à Melun. Il mise toujours sur l'image de l'homme neuf dans cette campagne. Une stratégie qui a trouvé ses limites. Ne doit-il pas insister beaucoup plus sur son expérience en cette fin de primaire pour rattraper son retard ?
Bruno Le Maire doit-il changer de slogan pour rattraper son retard dans les sondages sur Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ?"Le primeur c'est Le Maire"
Sa promenade dans les rues de Melun, ce mardi soir, lui aura permis de trouver une inspiration. Juste en face du café où il rencontre des soutiens de la ville, un marchand de fruits et légumes a peint sur sa devanture "Le primeur c'est Le Maire". C'est le nom du commerçant. Un clin d'oeil."Non, non. Il n'y a rien à changer. Il faut conforter le message du renouveau" répond Franck Riester, élu du Val-de-Marne et porte-parole du candidat. "On a trois semaines pour montrer qu'il y a un certain nombre de projets qui ne sont pas à la hauteur des enjeux si on veut que les réformes soient faites dans le pays. C'est tout ce message qu'il faut marteler et on va continuer à le marteler" poursuit-il.
"Le plus capé de sa génération"
A Melun, Bruno Le Maire ne change pas sa scénographie. Au milieu de ses soutiens,en bras de chemise, il discourt sans note. Il a supprimé le jeu des questions-réponses à la fin du meeting pour l'écourter et garder un peu de fraîcheur. Il s'emploie à tenter de déminer le vote utile en faveur d'Alain Juppé. Mais à un moment, il mentionne son expérience de directeur de cabinet à Matignon. Juste en passant.Un passage apprécié par Yves Jégo. Son soutien centriste en Île-de-France. "C'est le plus capé de sa génération. C'est pas mal de le rappeler", commente le maire de Montereau.
Dans les rues de Melun, ses soutiens l'entourent. Ils ont apprécié le documentaire diffusé sur France 3 lundi soir. Un film qui retraçait le parcours de Bruno Le Maire : plume de Villepin aux Affaires étrangères, directeur de cabinet à Matignon et ministre. Il connaît donc les rouages de l'Etat. Un argument pas si idiot quand les Français plébiscitent aussi l'expérience et pas seulement le renouvellement pour le futur locataire de l'Elysée.
"J'ai été à Matignon. J'ai une expérience étrangère avec les gestions de la crise irakienne. Ce sont des choses précieuses. Quand on veut être candidat à l'élection présidentielle, il vaut mieux avoir derrière soi une expérience", concède le candidat. Pourquoi alors ne la met-il pas plus en avant ? "Vous avez de très bons documentaires qui le disent à ma place. C'est tout aussi bien", répond Bruno Le Maire.
"Bruno le pro"
"Nous, on est prêt à développer cet argumentaire de l'expérience. On attend le signal", commente un de ses soutiens franciliens. Franck Riester n'est pas sur cette longueur d'onde. "On a besoin d'un professionnel bien évidemment, quelqu'un d'expérimenté mais quelqu'un qui n'a pas été en responsabilité éminente. Dans nos institutions, ceux qui ont les clefs du système, c'est le président et le premier ministre", commente-t-il. "Quelqu'un qui a une volonté farouche de réformer le sytème mais qui n'est pas un amateur comme on l'a vu avec François Hollande", poursuit le maire de Coulommiers.Bruno Le Maire doit-il mettre plus en avant son expérience dans l'administration au risque d'écorner son image d'homme neuf ? La question agite son entourage qui n'écarte pas l'idée de le faire à l'occasion des prochains débats.
En cette fin de primaire,"Bruno le renouveau", pourrait céder la place à "Bruno le pro". Ce dernier slogan est une création de notre part mais nous ne demanderons pas de droits d'auteur, si son équipe souhaite le reprendre...
► Polémique autour de la montre de luxe : la réaction de Bruno Le Maire
Dans leur livre-enquête "Nos très chers émirs" (Michel Lafon), les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot affirment que Bruno Le Maire a reçu d'un ancien émir du Qatar une montre de luxe, en 2009, alors qu'il était ministre de l'Agriculture. Bruno Le Maire a répondu a ces affirmations.