Le président de la République ne s’était plus adressé aux Français depuis le 12 juillet dernier, lorsqu’il avait annoncé l’instauration du passe sanitaire pour encourager la vaccination.
C’est la neuvième fois qu’il s’adresse aux Français depuis le début de la crise sanitaire. Le président Emmanuel Macron s’est exprimé ce mardi soir dans une allocution télévisée pour faire un point sur la situation sanitaire dans le pays. Quelques heures auparavant, le chef de l’Etat présidait un conseil de défense à l’Elysée, dans un contexte où l’épidémie connait un nouveau rebondissement depuis plusieurs semaines.
Debout derrière un pupitre, sur un ton grave, le président a commencé par rappeler les grandes étapes de la crise sanitaire depuis son arrivée au début de l'année 2020 : les épisodes de confinements et de couvre-feu, les restrictions, mais aussi la vaccination. "En 10 mois, plus de 100 millions de doses", ont été injectées en France. Le président a ensuite rendu un hommage aux disparus et leurs familles, avant de remercier les soignants, les volontaires et associations qui ont oeuvré durant la crise. Toutefois "nous n'en avons pas fini avec la pandémie", a-t-il précisé.
Covid-long, non-vaccinés...
Emmanuel Macron a mis en avant les personnes touchés par le "covid-long" dont il a rappelé les symptômes : "perte de gout, d'odorat, épuisement...". Le chef de l'Elysée a par la suite évoqué l'augmentation du taux d'incidence national de 40% en une semaine et des hospitalisations. "A court terme (...) la 5ème vague a commencé en Europe", a-t-il indiqué, appelant "à la plus grande vigilance".
Le président a lancé un "appel à l'esprit de responsabilité des 6 millions" de ceux qui ne se sont pas encore vaccinés. "Vaccinez-vous", a-t-il martelé. "Vaccinez-vous pour vous protéger", rappelant qu'une personne vaccinée a "11 fois moins de probabilités de se retrouver à l'hôpital, en soins critiques". "Vaccinez-vous pour pouvoir vivre normalement", faisant référence à l'obtention — au bout de deux doses — à l'obtention du pass sanitaire permettant de se rendre dans des lieux de culture, de loisirs, au restaurant…sans avoir besoin de test PCR. "Etre libre dans une nation comme la France implique d'être responsable et solidaire", a affirmé M. Macron.
Troisième dose, pass sanitaire
Est venu ensuite le thème de la troisième dose — dite "dose de rappel". Une campagne a été lancée dès la fin de l'été dans le pays pour tous les plus de 65 ans et les plus fragiles. "Il faut aujourd'hui l'accélérer", a affirmé le président, indiquant que "six mois après le vaccin, l'immunité diminue et donc le risque de développer une forme grave réaugmente".
Ainsi, le maintien du pass sanitaire sera conditionné à la dose de rappel pour les plus de 65 ans à partir du 15 décembre, a indiqué le président de la République. A savoir qu'actuellement, le pass sanitaire est considéré comme valide si l'on remplit l'une de trois conditions suivantes : présenter un schéma vaccinal complet (deux doses ou une dose unique lorsque l'on a déjà contracté le virus), présenter un test négatif de moins de 72 heures ou encore présenter un test positif attestant du rétablissement du Covid-19 d'au moins 11 jours et de moins de six mois.
À tous les plus de 65 ans, je veux dire : face au virus, vous présentez plus de risques. C’est pourquoi nous avons lancé cet été une campagne de rappels. Il nous faut accélérer. À partir du 15 décembre, il vous faudra justifier d'un rappel pour votre pass sanitaire. pic.twitter.com/diEdGDsGvt
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 9, 2021
Par ailleurs, "une campagne de rappel sera lancée à partir du début du mois de décembre pour nos compatriotes âgés de 50 à 64 ans", a annoncé Emmanuel Macron, indiquant que "plus de 80% des personnes en réanimation ont plus de 50 ans".
Gestes barrières, investissement dans la santé
"Le vaccin ne suffit pas", a affirmé le président. "Le port du masque à l'école sera pour le moment maintenu", a-t-il ajouté, rappelant la nécessité d'appliquer les gestes barrières, efficaces "autant contre la Covid-19 que contre les maladies contagieuses de l'hiver". Le chef de l'Elysée a par ailleurs annoncé l'arrivée dès la fin de l'année d'une "nouvelle arme" : "des premiers traitements réellement efficace contre les formes graves de Covid-19".
"Un effort sans précédent" sera par ailleurs fait dans le domaine de la santé : un investissement de 19 milliards d'euros. "500 établissements hospitaliers vont être restaurés. Des milliers de maisons de retraite, rénovées", a déclaré le président. "Ces mesures qui s'ajoutent à beaucoup d'autres : comme la fin du numerus clausus pour les médecins, ou l'augmentation du nombre de postes d'infirmiers font que jamais, depuis la création de la sécurité sociale, nous n'avions autant investi dans la santé", a indiqué le chef de l'Etat, même si selon lui : "il reste beaucoup à faire".
