À la veille d'une nouvelle journée de grève, la troisième séance de négociation salariale pour les pilotes d'Air France a tourné court ce jeudi. Les syndicats de pilotes SNPL et Spaf dénoncent un manque d'écoute de la direction.
Après "même pas 40 minutes" de discussion, "nous avons quitté la salle de négociations (Spaf et SNPL), la direction refusant ne serait-ce que d'écouter nos demandes", a indiqué Grégoire Aplincourt, président du Spaf (21% des voix pilotes). "Au troisième jour de négociation, on n'a toujours pas abordé nos demandes" concernant un "rattrapage de l'inflation" sur sept ans et des "ajustements de nos conditions de travail", a-t-il dit.
Lors des plans de productivité précédents, selon le syndicaliste, la direction aurait dit aux pilotes : "Donnez de la productivité, de la souplesse, donnez, donnez", sans contrepartie. Maintenant que l'entreprise va mieux, les syndicats veulent négocier salaires et conditions de travail, et "discuter ensuite de l'avenir de la compagnie".
Les pilotes demandent une augmentation de 10,7%
Onze syndicats d'Air France, dont ceux représentant les pilotes, appellent ce vendredi à une troisième journée de grève pour les salaires. Ils exigent une augmentation générale de 6%. Les pilotes réclament en outre une revalorisation de certaines annexes de rémunération, portant le total de leur augmentation à 10,7%.Pour 2018, la direction a décidé d'appliquer une augmentation générale de 1% en deux temps, couplée à une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les seuls personnels au sol. "Avec le déblocage des grilles de rémunérations et diverses autres mesures, on arrive à 200 millions d'euros" redistribués, alors que le groupe Air France a enregistré en 2017 un bénéfice d'exploitation de "590 millions d'euros", rappelle jeudi dans Le Parisien le directeur général d'Air France, Franck Terner.