Alain Juppé, favori des sondages pour la primaire de la droite, est venu mercredi "écouter" et "répondre aux questions" des habitants d'Argenteuil (Val d'Oise), où son rival Nicolas Sarkozy avait promis en 2005 à une habitante de la "débarrasser" des "racailles".
M. Juppé a été notamment accueilli sur place par le maire (Les Républicains) Georges Mothron et par le député (LR) Axel Poniatowski, qui le soutiennent dans cette primaire. "Je suis venu pour écouter et répondre aux questions", a sobrement expliqué M. Juppé aux nombreux journalistes l'accompagnant, refusant de répondre aux questions sur M. Sarkozy et son expression employée en 2005. Seule allusion à la visite de M. Sarkozy en 2005, Kalem Hamza, élu LR de La Courneuve et soutien de M. Juppé, a parlé de "mots qui ont fait mal, qui ont choqué et qui continuent de faire du mal", en introduction de la présentation du projet "l'urne des quartiers", initié par Alain Juppé pour recueillir les propositions émanant des quartiers, dans un salon de thé en bordure de la dalle d'Argenteuil. "On compte aller chercher les voix une à une, y compris ici", a pour sa part expliqué l'entourage du maire de Bordeaux.
Dans un exposé d'une petite vingtaine de minutes Alain Juppé a dit son respect de la "diversité". Il a jugé "pas supportable" le taux élevé de chômage dans les quartiers, renvoyant aux propositions contenues dans un de ses livres. Il a aussi préconisé d "encourager ceux qui veulent créer des entreprises" avec un "vrai fonds d'encouragement à la création d'entreprises", ou encore de "relancer les zones franches urbaines" qu'il avait lancées en 1996 quand il était à Matignon.
Sur le terrain sécuritaire, il a affirmé: "c est fini je ne veux plus de zone de non droit". Comme dans les quartiers Nord de Marseille la semaine dernière, il a effectué un rapide détour au commissariat qui n était pas prévu au programme. Interpellé par un habitant pour savoir si, lui président, il y aurait "plus de policiers et de professeurs", il a notamment répondu qu'il allait créer 10.000 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre.
A la veille du 2ème débat des primaires de la droite et du centre. Alain Juppé était en visite ce matin à Argenteuil. 11 ans après la petite phrase de Nicolas Sarkozy sur "la racaille". Pas de déclaration fracassante cette fois, mais une promesse, donner la parole aux électeurs des quartiers. ► Un reportage de Daïc Audouit avec Abdel Joudi
Sur le plan politique, Alain Juppé a "ne stigmatisons pas tel ou tel par esprit de vengeance, essayons de rassembler largement", a-t-il déclaré, au sujet de François Bayrou, cible continue des attaques de Nicolas Sarkozy et de ses soutiens. Un deuxième débat télévisé entre les sept candidats de la primaire (20-27 novembre) est programmé jeudi soir.