Jeudi 2 juillet dans la matinée, deux témoins vont être entendus par trois juges d'instruction dans le cadre de l'affaire Adama Traoré et l'enquête sur sa mort qui a eu lieu à la suite de son interpellation par des gendarmes le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise.
Quatre ans après la mort d'Adama Traoré, deux témoins vont être entendus par trois juges d'instruction ce jeudi 2 juillet dans la matinée. Leurs témoignages pourraient permettre d'ajouter des éléments à l'enquête sur la mort de ce jeune homme de 24 ans, survenue le 19 juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise.
Les juges d'instruction vont entendre une femme qui était présente au moment de la première tentative d'interpellation d'Adama Traoré et un homme chez qui Adama Traoré s'est réfugié après avoir échappé à cette interpellation. Il est le dernier à avoir vu le jeune homme vivant hormis les gendarmes.
Entendu une première fois en 2016
Cet homme de 38 ans avait déjà livré son témoignage aux gendarmes en 2016 mais n'a encore jamais été entendu par les juges d'instruction. Il avait alors expliqué qu'Adama Traoré s'était présenté devant sa porte très essoufflé, à tel point qu'il ne parvenait pas à parler. L'expertise médicale concluant que le jeune homme était en détresse respiratoire avant son interpellation s'était notamment appuyée sur ce témoignage.Toutefois, l'avocat de la famille Traoré, Maître Yassine Bouzrou, met en doute ce témoignage de 2016 et a déclaré : "Nous avons des éléments qui nous font penser qu’il fait l’objet de pressions de la part des gendarmes." Une hypothèse réfutée par Maître Bosselut, l'avocat de deux gendarmes mis en cause, qui estime de son côté que "le dossier fait état de nombreuses pressions et menaces de la part de la famille Traoré sur ce témoin, qui s’en est plaint à neuf reprises".
Ce nouvel épisode arrive après un mois de juin où l'affaire Adama Traoré s'est retrouvée à nouveau en une des journaux. Mardi 2 juin, une contre-expertise médicale demandée par les parties civiles indiquait que le plaquage ventral opéré par les gendarmes était à l'origine de la mort de l'interpellé. Cette contre-expertise contredisait complètement une expertise publiée la semaine précédente qui mettait hors de cause les gendarmes.
Vers une reconstitution ?
Ces nouveaux éléments, couplés aux protestations américaines contre la mort de George Floyd, ont mené à plusieurs manifestations anti-racistes et contre les violences policières durant le mois de juin.Assa Traoré, la soeur du défunt, porte-parole de sa famille et du mouvement "La Vérité pour Adama", voit les deux témoignages de ce jeudi comme une "victoire". Elle espère que ces éléments feront avancer l'enquête et convaincront les juges d'instruction de demander une reconstitution de la scène.