L’élève a été arrêté jeudi et placé en garde à vue après deux fausses alertes à la bombe au lycée Jean Perrin à Saint-Ouen-l'Aumône. L'établissement a été évacué deux fois cette semaine suite à des menaces d'attentat reçues par mail.
Un adolescent de 16 ans a été placé en garde à vue jeudi après deux fausses alertes à la bombe au lycée polyvalent Jean Perrin à Saint-Ouen-l'Aumône, dans le Val-d'Oise.
La première fausse alerte remonte à mercredi. Le lycée Jean Perrin a reçu un mail rédigé en français et en arabe indiquant que des bombes avaient été posées dans l'établissement. Les menaces ont été prises au sérieux puisqu'un important dispositif policier a été mis en place pour évacuer les 1 100 élèves du lycée. Après vérification des 7 bâtiments, les autorités ont affirmé qu'il s'agissait d'un canular.
Le lendemain, jeudi, vers 11h, le lycée a reçu un second mail, expédié d'une autre adresse. Là encore, le message était rédigé en français et en arabe. Le lycée a donc dû, de nouveau, être évacué, mobilisant cette fois encore de nombreux policiers. L'établissement a dû fermer ses portes pour le reste de la journée.
Outre la peur et le stress généré par ces 2 alertes, Patrick Séverac, le proviseur du lycée déplore le nombre d'heures d'enseignement perdues. Il estime à "12 heures de cours au total" sur les deux jours. "Le travail des démineurs et des policiers est très long, car c'est un lycée polyvalent [avec] une superficie énorme". Le proviseur pointe également le gaspillage alimentaire : "800 repas ont été jetés à la poubelle chaque jour", soit une "perte de presque 5 000 euros".
Un adolescent de 16 ans en garde à vue
Les enquêteurs du commissariat de Cergy ont ainsi remonté les traces du message de menaces et sont parvenus à établir que les deux adresses mail avaient été créées juste avant les faits. Toujours selon les premiers éléments de l'enquête, l'auteur des messages a utilisé un VPN pour s'anonymiser. L'analyse des connexions IP a finalement permis de déterminer l'adresse du suspect, située dans les Yvelines. L'adolescent mis en cause et interpellé est un élève scolarisé en classe de première au lycée Jean Perrin. Âgé de 16 ans, il est connu pour des faits de violences et de vols aggravés.
De son côté, le parquet précise que l'adolescent doit être présenté au juge des enfants pour "divulgation d’informations en vue de faire croire qu’une destruction ou dégradation dangereuse va se commettre" et "violences volontaires dans un établissement scolaire". Concernant la seconde qualification, le parquet explique qu'elle se justifie "par le contexte de préjudice psychologique occasionné à la communauté éducative à la suite de deux évacuations de l’établissement".
Jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende pour les majeurs
Les fausses alertes à la bombe ont donné lieu à 18 interpellations pour les journées de mercredi et jeudi, a indiqué jeudi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 22 enquêtes ont été ouvertes pour ce type de faits, a complété vendredi le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Pour les majeurs, la sanction pénale peut aller jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.